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Histoires d'Info. En 1965, les soldes étaient déjà un festival de préjugés sexistes

Les soldes d'été débutent mercredi 28 juin. Comme chaque année, la machine à préjugés sexistes s'emballe à cette occasion. Les soldes telles que nous les connaissons ont été créées dans les années 1960. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Depuis les années 1960, les soldes sont l'occasion de clichés sexistes envers les femmes. Photo d'illustration. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Les traditionnelles soldes d'été démarrent mercredi 28 juin pour plus de six semaines de bonnes affaires. Comme chaque année, le début de cette période marque un emballement de la machine à préjugés sexistes. C'est dans les années 1960 que sont réglementées les soldes telles que nous les connaissons aujourd'hui. C'est aussi à ce moment-là que les soldes deviennent un marronnier pour les journalistes qui lorgnent surtout sur les vacances d'été.

Les femmes comparées à des tigresses

Ce marronnier des soldes charrie pas mal d'idées reçues sur les femmes, depuis la création de cette opération commerciale dans les années 1960. En 1965, sur les grands boulevards de Paris, une journaliste commentait déjà l'image de femmes hystériques qui en viennent presque aux mains pour un vêtement : "Chaque année, à la même époque, on voit se transformer subitement la plus douce des créatures en démon. C'est l'agressivité des femmes-tigresses qui se disputent la même proie.

Cette même année, le festival continue dans la série télévisée Les Saintes chéries avec Micheline Presle et Daniel Gélin. Les deux acteurs y jouent les rôles d'Ève et Pierre, un couple de Français moyens, dans les péripéties de leur vie quotidienne. L'épisode s'appelle "Ève et les magasins" et une douce voix féminine commente : "Les soldes donnent l'occasion à la femme de révéler son sens de l'organisation, sa rapidité de déplacement, sa résistance à la fatigue et son ardeur au combat." Les dialogues entre Ève et Pierre ne sont pas en reste. Alors que nous sommes encore au petit matin, Pierre est réveillé par sa femme. "Il est six heures, tu es complètement folle de te lever à une heure pareille !" s'exclame-t-il. Ève se prépare pour aller à la chasse aux bonnes affaires.

Tu ne te rends pas compte, mon minet, mais les soldes c'est très intéressant !

Ève, personnage de la série Les Saintes chéries

à franceinfo

Après une dure journée dans les magasins, Ève revient les bras chargés de paquets, provoquant la colère de son mari : "Tu ne sais pas encore toi, pauvre innocente, que les anciens prix ont été justement majorés pour que tu puisses croire qu'avec les nouveaux prix, tu pouvais faire des économies ? Tu n'as pas compris cela encore ? Ah la la, je me demande vraiment ce que les femmes ont dans la tête. Des noisettes oui !" Alors heureusement, nous ne sommes plus dans les années 1960, mais tendons l'oreille : je ne serais pas étonné qu'il reste ici ou là quelques traces de ces propos d'un autre temps !

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