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Histoires d'Info. L'impossible réforme des rythmes scolaires

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, a présenté jeudi son projet sur les rythmes scolaires. Le débat est donc une nouvelle fois rouvert, comme très souvent depuis plus d'un siècle.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un élève endormi en classe. (MAXPPP)

Jeudi 8 juin, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, a présenté son projet sur les rythmes scolaires. Le Conseil supérieur de l'éducation examine un projet de décret permettant aux communes de revenir plus largement à la semaine scolaire de quatre jours, revenant ainsi sur la réforme Peillon qui avait ré-instauré la semaine de quatre jours et demi avec d'importantes activités périscolaires. Le débat sur les rythmes scolaires est donc rouvert.

C'est un débat qui ne date pas d'hier. Voici ce que disait Roger Gicquel au 20 heures de TF1, on pourrait croire que c'était hier soir mais c'était il y a quarante ans, en 1977 : "Nos enfants à l'école. Comment concilier les études, indigestes souvent et le sport à l'école qui est tellement souhaité ? La semaine scolaire est-elle satisfaisante dans ses horaires ? Les horaires de la journée sont-ils satisfaisants ? Les vacances ne sont-elles pas trop longues ou bien sont-elles mal réparties ? Vous savez que sur toutes ces questions le débat est largement ouvert et depuis longtemps. Demain, un important conseil restreint se tiendra à l'Elysée sur ces fameux rythmes scolaires." Roger Gicquel montre bien la complexité d'une question des rythmes scolaires qui se pose en plus à trois niveaux : la journée, la semaine et l'année. Impossible de revenir sur tous les débats et toutes les étapes. Reste que de façon surprenante, les rythmes scolaires ont très longtemps été pensés sans les principaux concernés, à savoir les élèves.

Des grandes vacances allongées pour de bonnes raisons

La première grande réflexion est menée au lendemain de la Première Guerre mondiale. La France a besoin de bras pour se reconstruire après un tel chaos et cultiver les terres. Les vacances sont donc rallongées de quinze jours jusqu'à la fin juillet pour permettre aux enfants de partir travailler. En 1937, c'est le Front populaire qui rallonge à nouveau les vacances de deux semaines mais cette fois-ci pour que les élèves se reposent davantage afin de mieux travailler ensuite à l'école. En fait, il s'agit aussi de donner plus de vacances aux enseignants pour ne pas avoir à trop revaloriser leurs salaires !

Durant les Trente Glorieuses, c'est l'industrie du tourisme qui dicte les rythmes scolaires annuels. Des années 1960 au début des années 1980 (et encore en partie jusqu'à aujourd'hui), on pense les vacances non pas en prenant en compte les élèves ou les professeurs mais l'intérêt économique du pays. Le ministère du Tourisme valide les rythmes scolaires ! C'est ainsi que vont naître les fameuses zones mais aussi la fin de l'école le samedi après-midi en 1969, puis tout le samedi en 2008 pour favoriser évidemment les départs en week-end. Résultat : des journées ultra-concentrées, plus que nos chers enfants en tout cas.

Sept semaines de travail et deux de repos

En 1985, les chronobiologistes et autres psychologues sont enfin écoutée. Pour que l'enfant se porte bien et étudie mieux, il faut alterner sept semaines de temps de travail avec deux semaines de congés. C'est encore le cas aujourd'hui, du moins en théorie en raison du maintien de trois zones, une exigence du secteur du tourisme encore une fois.

Comme tant de ministres de l'Education nationale avant lui, Jean-Michel Blanquer veut s'attaquer aux rythmes scolaires. Il propose pour l'année 2017-2018 une réflexion sur "Le temps et l'espace de l'enfant". On lui souhaite de le faire librement, au nom du bien-être et du bien-apprendre de nos enfants. 

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