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Histoires d'info. La question fondamentale du consentement

L'affaire Harvey Weinstein a rappelé l'importance du consentement, longtemps nié dans le droit français, même si le viol est réprimé depuis 1810 en France.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des jeunes femmes à un rassemblement #MeToo à Paris, place de la République, le 29 octobre 2017. (DENIS MEYER / HANS LUCAS / AFP)

Lorsqu'en octobre dernier, le New Yorker et le New York Times publiaient leur enquête mettant en cause le célèbre producteur hollywoodien Harvey Weinstein, accusé d’harcèlements et d’agressions sexuelles, ils n’imaginaient probablement pas que cela ouvrirait un immense et salutaire débat aux États-Unis ainsi que dans de nombreux pays, dont la France, sur la domination masculine et plus largement sur la question du consentement.

Un consentement longtemps présumé

La notion de consentement est apparue relativement récemment dans le droit français. Si le viol est réprimé par la loi depuis 1810 en France, durant très longtemps, de nombreux hommes ont échappé à la justice car, d'une manière ou d'une autre, le consentement de la victime était présumé. Il y a quarante ans, jour pour jour, le 3 août 1978, tout change.
Ce jour-là, à la cour d'assises d'Aix-en-Provence, trois hommes sont condamnés pour le viol de deux jeunes femmes belges ayant eu lieu quatre ans auparavant. Les hommes avaient nié le viol arguant du consentement des victimes, ce que la justice avait accepté, déférant les hommes devant un simple tribunal correctionnel. L’avocate Gisèle Halimi avait obtenu qu’il se déclare finalement incompétent. Les hommes seront finalement bien jugés pour viol.

Dès le début de sa plaidoirie, Gisèle Halimi s'écrie que "quand une femme dit 'Non' il faut désormais que l'on comprenne que c'est 'Non' et que ce n'est pas 'Oui'."
Elle a également déclaré aux médias que "le vrai combat des femmes ne peut pas être ponctuel. Le combat des femmes c'est de changer la société, changer les mentalités, changer les rapports". C'est donc en partant du consentement que Gisèle Halimi veut changer les mentalités, les rapports entre les hommes et les femmes. C’est aussi ce qui se joue aujourd’hui et depuis quelques mois au cœur de notre société.

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