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Histoires d'info. Les Français découvrent la pollution atmosphérique (1960)

Parce que la France n'a pas connu un drame aussi épouvantable que le smog londonien de 1952, elle a pris beaucoup de retard dans sa législation en faveur d'un air plus respirable dans les grandes villes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Paris, en décembre 1963. (DALMAS/SIPA)

Au début des années 60, la pollution atmosphérique inquiète déjà à Paris. A l’époque, les particules ne sont pas aussi fines mais la pollution est bien visible. Les actualités françaises s'en font l'écho. "L'air de Paris n'est pas exactement ce qu'en disent les chansons. Sur Paris retombent chaque année 13 000 tonnes de poussière. Paris est en train de s'intoxiquer. Et les usines ne sont pas les seules en cause. Les voitures aussi..."

La pollution atmosphérique n’est pas découverte dans les années 1960, évidemment. L’expression a fait son apparition dans la législation française dans les années 1930 avec le vote de la loi de 1932 tendant à la suppression des fumées industrielles (dite loi Morizet). Une loi qui arrive 110 ans après la loi équivalente en Angleterre.

En 1952, un smog meurtrier à Londres fait officiellement 4 000 morts

Mais il est vrai que ça devient un sujet au cœur du débat politique et médiatique dans les années 1960. La France a eu la chance de ne pas connaître un terrible drame comme le smog londonien de décembre 1952 qui a causé officiellement la mort de 4 000 personnes, officieusement plus de 10 000, dans les semaines qui suivirent. Mais alors que le Royaume-Uni vote ses premières lois sur l’air, la France reste à la traîne.

Et en 1967, au micro de François de Closets, le professeur André Roussel, qui dirige un laboratoire de recherche sur la pollution atmosphérique au Vésinet, fait allusion à ce fameux smog londonien qui pourrait devenir parisien : "La situation est à peu près stabilisée. Mais dans de mauvaises conditions métérologiques on risquerait le smog à Paris. On peut avoir affaire à des smogs aussi importants que le smog de Londres de 1952. Et le grand responsable de cette pollution reste l'automobile."

Alors bien sûr, et heureusement, en 50 ans, des progrès ont été faits. Et ce pour les trois principaux facteurs de pollution : le trafic routier, l'industrie, le chauffage domestique. Les efforts portant sur les deux derniers ont diminué considérablement la concentration de dioxyde de soufre dans l’atmosphère, qui avait causé tant de dégâts à Londres en 1952.

Reste l’accumulation d’oxyde d’azote, essentiellement produite par le trafic routier, et les particules fines émises également par le trafic routier, mais aussi par le chauffage au bois et l’activité agricole.

Un smog, c’est bien la situation dans laquelle est plongée Paris et d’autres grandes villes françaises depuis quelques jours et, à en croire Le Monde, pour longtemps, puisqu’après le week-end, on devrait repartir sur 15 jours de temps sec et sans vent.

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