Pour un César, pendant longtemps il valait mieux pleurer, que rire!
Nous sommes le 29 janvier 1983 à quelques jours seulement de la 8ème nuit des Césars. Le comédien Pierre Richard est l’invité de l’émission de France Inter les "Étoiles du Cinéma" et dresse un constat un peu désabusé puisque selon lui, les acteurs comiques ne sont et ne seront jamais récompensés par la profession. Deux jours plus tôt, le génial Louis de Funès s'éteignait, lui qui avait certes reçu un César d'honneur en 1980, mais jamais pour l'un de ses rôles.
Un an plus tard, Coluche reçoit le César du meilleur acteur mais pour un rôle dramatique, celui du pompiste dans Tchao Pantin , et au moment de recevoir son prix, le comédien ne peut s’empêcher de taper sur ceux que Godard appelle "les professionnels de la profession" ;
"Je me croyais franchement à l'abri vu que je faisais du cinéma qu'on ne recompense pas...et qui fait des entrées quand même"
Cette histoire, Bourvil l'a connue aussi. Recompensé par l'ancêtre des Césars, Les Étoiles de Crista l, l'acteur ne l'a pas été pour son rôle dans Le Corniaud ou La Grande Vadrouille , mais La Traversée de Paris .
En 1999 cependant, un acteur comique obtient enfin la précieuse compression de César pour un rôle dans une comédie, c’est Jacques Villeret pour son rôle dans Le Dîner des Cons . Une exception. Un rire dans un océan de larmes.
Cette année encore certains s’étonnent du choix de l’Académie des Césars de n’avoir offert aucune nomination au plus grand succès de l’année, une comédie, Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? comme ce fut le cas il y a quelques années avec Les Ch’tis.
Pour autant, depuis deux ans, les victoires successives d'Omar Sy puis de Guillaume Gallienne dans deux comédies à succès, et avec cette année Dany Boon en président de la soirée des César, quelque chose a clairement changé dans le cinéma français.
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