Quand Jean Vilar, à Avignon, donnait de l'air au théâtre (1947)
Retour au début du mois de septembre 1947. Paul-Louis Mignon, historien critique d’art, l’une des grandes voix du théâtre à la radio, est à Avignon où se tient la "Semaine d’Art en Avignon". Trois pièces sont jouées, dont l’une dans la sublime cour d’honneur du Palais des Papes aménagée pour l’occasion. Un auteur classique, Shakespeare, une valeur sûre, Claudel et un tout jeune auteur, Clavel sont joués. Paul-Louis Mignon est enthousiaste :
Il est bien que notre plus jeune auteur soit rapproché de Shakespeare et de Claudel, car cela met en évidence que le festival ne cherche pas seulement à offrir de belles représentations à ses spectateurs mais qu'il est aussi un centre de création théâtrale. Et qu'il faudra désormais tourner les yeux de ce côté car un peu de la vie théâtrale française y est en jeu.
Paul-Louis Mignon se félicite de la programmation, classique et moderne, et saisit parfaitement ce qui est en train de se passer à Avignon. Que l’avenir du théâtre s’y joue. L’audace de Jean Vilar s’y révèle. Création, Décentralisation, et théâtre en plein air. Une dimension essentielle dans le succès du festival d’Avignon (c’est son nom à partir de 1954). Jean Vilar, devenu entre-temps le directeur du Théâtre National Populaire, revenait en 1966 sur cet aspect essentiel :
Un vent de liberté souffle sur Avignon qui connaît un succès grandissant qui tient aussi à de jeunes talents, encore peu connus comme Michel Bouquet, Silvia Montfort, Jeanne Moreau, Maria Casarès, Philippe Noiret, Charles Denner ou Georges Wilson… et un nettement plus connu Gérard Philipe qui déboule à Avignon et triomphe dans Le Cid en 1951, devenant le symbole du Festival. Et lui aussi est emballé par le lieu.
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