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Quand on donnait des conseils aux lycéens à la veille du "bachot" (1958-1964)

Demain, c'est le bac et hier comme aujourd'hui, à la radio, les recommandations de dernière minute aux parents et à leurs enfants candidats se bousculent. Les conseils des années 1950 et 1960 sont-ils toujours d'actualité?
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Après l'épreuve de philo, devant le lycée St-Louis à Paris dans les années 60 © Universal Photo/Sipa)

Retour il y a exactement 57 ans, le 16 juin 1958. Et à la radio, hier comme aujourd’hui, les auditeurs avaient droit à un marronnier : les conseils de la veille du bac. Madeleine Blomet s’adresse aux parents des candidats:

"Laissez-les faire ce qu'ils veulent dans tous les domaines. Acceptez leurs sautes d'humeur, leur injustice à votre égard..."

 

Vous êtes peut-être étonnés d’entendre de tels propos dans la France d’avant 1968. Quoi qu’il en soit, au-delà des conseils, que le bac soit un facteur de stress en 1958 n’est pas vraiment étonnant. Dans les années 1960, un peu moins de 60% des candidats réussiront l’examen. Et le "bachot" n’est obtenu au final que par à peine 10% d’une classe d’âge.

Un stress qui défie toute logique statistique

Le stress qu’il engendre aujourd’hui est plus étonnant quand on sait cette année, on devrait à nouveau atteindre environ 85% de réussite à l’examen et même 90% pour les séries générales et technologiques. Et c’est près de 80% d’une classe d’âge qui est aujourd’hui bachelière. Et pourtant, contre toute logique statistique, la veille du bac est encore une journée de stress pour les parents et leurs enfants candidats.

Des candidats à qui l’on prodigue des conseils de dernière minute. Et là encore ce sont des conseils parfaitement adaptés aux candidats de 2015! Ceux-là nous arrivent d’un lycée de Bourg-en-Bresse en 1964 :

 

"Le monsieur que vous avez en face de vous et que vous considérez souvent comme un antagoniste, c'est-à-dire un monsieur destiné à vous coller et non à vous recevoir, c'est un monsieur dont il faut toujours ménager les susceptibilités..."

 

Et si demain, pendant l’épreuve de philo, vous peinez, rassurez-vous en vous rappelant que vous n'êtes pas les seuls.  Louis Aragon ici en 1963:

 

"Quand j'ai passé mon baccalauréat de philosophie en 1915, j'ai eu 36/40, mais si j'avais eu devant moi les trois questions de cette année, je suis sûr que j'aurais simplement été recalé, parce qu'il m'aurait été impossible d'écrire sur des questions aussi ennuyeuses."

 

Il me reste à vous souhaiter bon courage, et non bonne chance, pour demain.

 

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