Des robots sous la mer
Dans la rade de Toulon, au Centre européen de technologies sous-marines de l'Ifremer, des scientifiques travaillent à l'exploration des fonds marins. Ce centre Ifremer Méditerranée accueille le Nautile, le Victor 6000, ou encore AsterX ou IdefX, des robots sous-marins, remorqués et autonomes. Ces submersibles permettent d’explorer les fonds marins.
Des technologies anciennes qui évoluent
"Le tout premier robot sous-marin est né dans les années 80 " raconte Vincent Rigaud, responsable de l'Unité "Systèmes sous-marins" au centre Ifremer de Toulon . Ce robot s'appelait l’Epaulard. C’était le premier engin submersible autonome à atteindre les 6000 mètres de profondeur.
En 1982, les scientifiques de l’IFREMER lance le Nautile. Le pionnier des submersibles habités profond. "Il totalise à lui seul plus de 1850 plongées à 6000 mètres de fond. Il permet d’explorer 97% des fonds marins " poursuit Vincent Rigaud.
C’est avec ce submersible que l’Ifremer a mené des campagnes d’exploration de l’épave du Titanic. Des milliers d’objets ont été remontés.
Pour aller encore plus loin dans l’exploration sous-marine, Ifremer a décidé d’investir dans des robots télé-opérés. On les appelle les ROV (Remotely Operated Vehicle). C’est la naissance de Victor 6000. Il est guidé à partir d’un câble relié au bateau. Il peut passer trois jours d’affilé sous l’eau.
"En 2005, avec le développement de la cartographie très haute résolution, Ifremer se lance dans les drones sous-marins autonomes. C’est ce que font AsterX et IdefX. Ils sont capables de parcourir de longues distances dans les profondeurs des océans, en suivant des fonds parfois très accidentés, jusqu’à 3000 mètres d’immersion " précise Vincent Rigaud.
Pour explorer les grands fonds, les scientifiques peuvent aussi compter sur les planeurs sous-marins, les ‘’Gliders’’. Ce robot se déplace en ‘’planant’’ vers un point prédéfini, entre la surface et 1 000 mètres de profondeur. En remplissant ou vidant un ballast placé à l’avant, le glider peut ‘’couler’’ ou ‘’flotter’’ en parcourant la colonne d’eau. En s’appuyant sur l’eau pour planer, il avance d’environ 25 kilomètres par jour.
Grâce à ce mode de propulsion original, il peut rester plusieurs mois en mer, parcourant ainsi plusieurs milliers de kilomètres, seulement relié à son opérateur par satellite lorsqu’il remonte en surface (toutes les quatre heures). Le glider enregistre les paramètres physiques et biologiques de l’eau pendant son cycle de montée/descente.
Dans les deux halls techniques du centre Ifremer, les scientifiques bichonnent leur dernier né. Il n’a pas encore de nom. Lui aussi est équipé de bras manipulateur. Il pourra plonger jusqu’à 2500 mètres et pourra être mis en œuvre à partir de petits bateaux.
Les grands fonds suscitent des convoitises
L'épuisement des ressources métalliques continentales et les tensions internationales sur l'approvisionnement en certains métaux conduisent de nombreux acteurs à s'intéresser à l'exploitation de ressources minérales dans les grands fonds océaniques. Une situation qui pousse de plus en plus de pays à lancer ou relancer l’exploration des ressources minérales.
‘’Les ressources minérales profondes vont devenir un enjeu majeur. La France et l'Europe doivent se positionner rapidement ’’, soulignait François Fillon, alors Premier ministre lors d’un Comité interministériel de la mer (Cimer) en juin 2011.
La France n’est pas la seule à mettre en place une stratégie nationale sur les ressources minérales profondes en mer. La Chine, la R ussie, l’Inde s'intéressent de plus en plus aux ressources minérales sous-marines.
Grâce à l'Outre-Mer, avec onze millions de kilomètres carrés de Zone Économique Exclusive, la France dispose du deuxième espace maritime mondial, après celui des États-Unis. Cet immense espace maritime, réparti dans tous les océans, dote également la France d’une grande richesse en matière de biodiversité marine.
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