Immersion avec les plongeurs démineurs de la Marine nationale
En France, on compte trois groupes de Plongeurs Démineurs : Toulon, Cherbourg ou Brest. Immersion avec ces marins spécialisés. C'est en plein cœur de la Force d'Action Navale de Brest, sous les grands blocs de béton de la base sous-marine que m'a donné rendez-vous le lieutenant de Vaisseau Millischer. C'est le commandant en second du GPD, le Groupe de Plongeurs Démineurs de l'Atlantique.
L'équipage est composé de 45 marins. Ils interviennent en plongée autonome entre la surface et 80 mètres de profondeur. Leurs missions : la recherche, l'identification, la classification, et le traitement des engins explosifs.
Les unités de guerre des mines sont chargées de la sécurisation des chenaux utilisés par les SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) lors de leurs transits entre leur base de Brest et la haute mer. Elles doivent également, en cas de menace particularisée, être en mesure de maintenir l’accès simultané à un port d’intérêt vital (PIV) et se tenir prêtes à assurer le libre accès aux ports alliés. Elles ont aussi vocation à être projetées au sein d’une force navale nationale ou interalliée lorsque les opérations se déroulent à proximité de côtes plus sensibles au risque “mines”.
Pour leurs plongées, ces marins spécialisés utilisent un appareil de plongée spécifique. On l'appelle le CRABE (Complete range autonomous breathing equipment). Par rapport aux autres appareils de plongées classiques, le CRABE à circuit semi-fermé (une partie de l'air est recyclé) fonctionne au mélange de gaz. Son autonomie est de trois heures à 24 m de fond ou encore quinze minutes à 80 m. Sa discrétion magnétique et acoustique le rend moins sensible au système de mise à feu des charges sous-marines. "Il est important pour nous de faire le moins de bruit possible lorsque l’on travaille près d’une mine" explique le lieutenant de vaisseau Germain Millischer. ‘’Cette munition est ancienne et on considère qu’elle est toujours dangereuse ’’.
Plus de munitions que les années passées
Les plongeurs démineurs des trois GPD embarquent à bord de trois bâtiments de surface, le Styx à Brest, le Vulcain à Cherbourg et le Pluton à Toulon.
Les menaces sont bien réelles : 20% des mines de la 2nde Guerre Mondiale ont à ce jour été neutralisées et déblayées. On estime qu’il reste environ 550 000 mines à déblayer. ‘’Sur tout le littoral atlantique on a trouvé ces derniers mois plus de munitions que les années précédentes. Cela s’explique par le nombre de tempêtes qui ont balayé toute la façade atlantique cet hiver ’’ raconte le lieutenant de vaisseau Germain Millischer, commandant en second du GPD de l’Atlantique à Brest.
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