Quand la puissance navale s’exprime sous les mers
Les océans sont des réservoirs de richesses considérables qu’il faut protéger, mais ils sont aussi des lieux de passages obligés. Pour préserver leur influence et leurs intérêts économiques, les marines renforcent leur présence navale en construisant de plus en plus de sous-marins.
Pour le vice-amiral Jean-Louis Vichot qui a commandé trois sous-marins nucléaires, ‘’le sous-marin est une arme redoutable et dissuasive ’’. Construire un sous-marin coûte ‘’relativement peu cher. On n’a pas besoin d’en commander un très grand nombre pour être menaçant ’’.
Après la chute de l'Union soviétique et la fin de la guerre froide, les États-Unis ont ralenti le développement de leurs capacités de lutte anti-sous-marine. Dans le même temps, certains pays tels que la Chine, l'Iran ou la Corée du Nord ont considérablement investi dans leurs unités sous-marines.
La mer de Chine, une garnison flottante
C’est le cas notamment en Asie du sud-est. "C’est dans cette partie du monde que l’on trouve les plus importants programmes de sous-marins" raconte le VA Vichot. Les récifs et îlots essaimés en mer de Chine du sud provoquent des accrochages permanents entre Hanoï et Pékin.
La Mer de Chine méridionale ressemble d'ores et déjà à une garnison flottante. Ce qui n'est pas sans conséquences si demain, les incidents s'amplifiaient.
L’Indonésie, le Vietnam, Singapour, La Malaisie, Le Japon, L’Australie, l’Inde, ont lancé des programmes de construction de sous-marins.
La marine chinoise bénéficie d’une certaine avance puisqu’elle a acquis ses premiers sous-marins en 1952 et n’a pas cessé d’en construire. Sa flotte actuelle compte 63 bâtiments dont huit sont à propulsion nucléaire et 31 modernes et opérationnels. Elle prévoit d’en construire 27.
Le Brésil met en œuvre cinq sous-marins conçus en Allemagne. Il a lancé la construction de quatre Scorpene avec l’aide française et compte se doter ensuite d’une unité à propulsion nucléaire. Le Brésil a bien compris ce que représentent les ressources maritimes sur son voisinage immédiat.
Le Japon prévoit la construction de 21 sous-marins
Les États-Unis, pour conserver leur place de leader, ont également décidé de réinvestir d'importants moyens dans la lutte anti-sous-marine. L’entrainement des marins et la modernisation des bâtiments sont aujourd'hui au cœur de cette nouvelle stratégie de reconquête sous-marine.
Les Américains vont redéployer la plus grande partie de leur flotte navale vers l'océan Pacifique d'ici à 2020 dans le cadre de leur nouvelle stratégie militaire axée sur l'Asie.
L'US Navy vient de commander dix nouveaux sous-marins nucléaires classe Virginia. Dix unités de la classe Virginia sont en service et huit en chantier. Entre 33 et 49 unités de type Virginia sont prévues pour remplacer les sous-marins de la classe Los Angeles construits entre 1976 et 1995.
De son côté, ‘’La Russie fait un très gros effort pour réarmer sa flotte et en particulier la doter de moyens sous marins performants ’’ raconte le vice-amiral Jean-Louis Vichot.
D’après l’agence de presse russe Itar-Tass, le sous-marin Novorossiysk de la classe Varshavyanka à propulsion diesel doit être livré à la flotte russe en mer noir, le 28 août prochain. Une cérémonie doit se dérouler dans ce cadre à Saint-Pétersbourg.
Aujourd'hui, à travers le monde, trente neuf Etats se répartissent un peu plus de 270 sous-marins. Près d’une centaine sont en construction. 43 Etats détiennent à présent des sous-marins, contre 10 durant la guerre froide.
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