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Contrôler les armes chimiques en Syrie : le plan était écrit !

Le quotidien israélien Haaretz affirmait dès le 1er septembre que la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international faisait partie d'un accord avec les Américains.
Article rédigé par Jules Lavie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce matin, l'histoire nous dit que les Etats-Unis ont accueilli positivement l'offre faite hier par la Russie : demander au régime de Damas de placer toutes ses armes chimiques sous contrôle international. "Cela pourrait constituer une percée importante, " a déclaré cette nuit à des médias américains Barack Obama qui s'est empressé d'ajouter que cette proposition n'aurait sans doute jamais été faite si la menace de frappes aériennes n'avait pas été brandie.

Une version officielle "trop belle pour être naturelle ," explique Gilles Sengès à la une de L'Opinion et, de fait, il y a matière à s'interroger. Les Echos rappellent d'abord que c'est le Secrétaire d'Etat américain John Kerry qui, le premier, a évoqué ce placement sous contrôle international des armes chimiques syriennes. C'était hier, dans la matinée, à Londres, quelques heures avant que Moscou ne s'exprime.

Ensuite, le New York Times souligne de son côté que cela fait un moment qu'américains et russes discutent de cette question de la gestion des stocks chimiques syriens. Le sujet était notamment sur la table lors de la visite de John Kerry à Moscou, en mai dernier.

Et puis il y a donc cet article du quotidien israelien Haaretz . Il a été publié le 1er septembre dernier. C'est à dire le lendemain de l'annonce par Barak Obama d'une convocation du Congrès pour approuver ou non l'usage de frappes militaires. Que nous dit le quotidien israelien ce jour là ? Que cette décision d'Obama est un moyen de gagner du temps pour trouver une solution diplomatique et que cette solution passe par l'écriture d'une résolution commune avec la Russie, présentée au Conseil de sécurité de l'ONU, qui appelerait Bachar El Assad à placer ses armes chimiques sous contrôle de forces russes, aidés d'inspecteurs des Nations Unies. L'arsenal serait sorti du pays ou détruit sur place.
 
"Scénario qui semble un peu irréaliste, mais c'est une possibilité réelle ", écrit Haaretz qui s'appuie sur des infos venant de plusieurs chanceleries occidentales pour étayer son propos. Le journal souligne que cette solution permettrait aux Etats-Unis et la Russie de s'en sortir par le haut : Washington ne serait pas obligée de mener une opération militaire à laquelle la majorité du pays est opposée, pas obligée non plus de passer par un vote du Congrès qui n'est pas acquis. Moscou de son côté ne serait pas humilié par l'affaiblissement de son allié et par la démonstration que son matériel militaire fourni en masse à la Syrie ne fait pas le poids face à la technologie américaine.
 
On va donc voir dans les prochains jours si c'est ce scénario qui prend corps, avec son corollaire, cité par Haaretz : la tenue de cette fameuse conférence pour la paix à Genève où toutes les parties se retrouveraient pour négocier une issue politique au conflit ; issue qui, en passant, permettrait aussi de limiter le poids des islamistes radicaux dans le nouveau paysage politique à Damas.

L'article d'Haaretz est ici

Image du jour, avec Thomas Jamet :

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