Sarkozy à la télé : Président ou candidat, TVA sociale ou pas
A la une : l'intervention de Nicolas Sarkozy hier soir à la télé et le clap de fin pour "La Tribune", le deuxième quotidien national qui disparaît en quelques semaines après France Soir.
Deux invités dans l'hyper revue de presse :
La disparition de la Tribune : Aline Robert , présidente de la Société des Journalistes de la Tribune.
Nicolas Sarkozy hier soir à la télé : Michel Urvoy , qui signe ce matin l'éditorial d'Ouest France , "le président et le candidat".
La revue de presse et du Web
Avec ce matin un quotidien qui disparaît, un de plus...
Du papier qui s'enflamme, un journal qui semble brûler entre vos doigts et qui part en fumée, c'est la Une de la Tribune, avec ce titre en forme d'adieu : "la Tribune vous salue bien !", ce matin, c'est le 4903ème et dernier numéro de la Tribune, après un quart de siècle d'existence sous sa forme actuelle.
Après France Soir en décembre, c'est le deuxième quotidien qui va disparaître des kiosques en quelques semaines pour se retrouver sur Internet.
C'est donc ce matin un numéro très spécial de la Tribune, avec l'actualité économique pour la dernière fois, mais aussi un cahier central de 8 pages consacré au journal et à son histoire. La fin d'un quotidien national, symptôme à la fois de la crise mais aussi d'une presse malade... victime à la fois de l'érosion de ses ventes, de la chute de la publicité, des coûts de fabrication et de distribution, et bien sûr de la concurrence grandissante de l'information sur internet.
Les salariés du journal, ils sont près de 250 dont 77 journalistes, seront fixés sur leur sort ce matin, quand ils connaîtront le nom du repreneur. Avec une certitude : quoi qu'il arrive, les trois quarts des effectifs seront supprimés.
La Tribune, dans ce dernier numéro, et les autres quotidiens commentent aussi largement ce matin l'intervention du chef de l'Etat hier soir à la télé...
A la télé, ou plutôt sur toutes les télés ou presque : pas moins de huit chaînes pour retransmettre la prestation de Nicolas Sarkozy, ce que souligne avec un peu de malice la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France, une série de captures d'écran des télés hier soir : Sarkozy multiplié par six à la Une des deux quotidiens...
Le Wall Street Journal remarque aussi à la Une que Nicolas Sarkozy a monopolisé les télés pour annoncer ses nouvelles mesures, un plan pour la compétitivité qui arrive bien tard pour le Wall Street Journal qui titre à la Une sur ce "plan de la 11ème heure"...
Sans surprise, le Figaro salue sans état d'âme les "réformes-choc de Sarkozy". Pour le Figaro, le président a ouvert le bon chantier, celui de la compétitivité, avec l'annonce d'une hausse de la TVA et d'une réforme du travail à moins de trois mois de la présidentielle, "les urnes diront s'il a pris un risque inconsidéré ou s'il a réussi un coup magistral.
En revanche, sans surprise non plus, c'est "un Président perdu" qu'on découvre à la Une de Libération, pour Libé, Sarkozy, largué dans l'opinion, a bien tenté de reprendre la main, mais sans paraître lui-même convaincu. Même constat désabusé et là encore sans surprise à la Une de l'Humanité avec ce titre, "les mauvais coups, jusqu'au bout du quinquennat", car l'Huma souligne que la hausse de la TVA va encore réduire le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes.
Les journaux qui se demandent si on a entendu hier soir le président ou le candidat...
Du côté de la presse allemande, le Spiegel par exemple, a vu hier "un président en candidat", et dans le Parisien et Aujourd'hui en France, le dessin de Ranson résume la perplexité ironique des journaux : on voit un Français qui zappe devant sa télé et qui fait ce commentaire faussement étonné : "tiens, on a vu le président sur huit chaînes et le candidat sur aucun..."
Les Echos s'interrogent sur la campagne paradoxale de ce président-candidat, un Nicolas Sarkozy qui cherche à faire coïncider deux campagnes, celle du "président jusqu'au bout" qui prend des risques, et celle du candidat qui cherche à "s'humaniser". Pour Cécile Cornudet dans les Echos, deux campagnes en 80 jours, ça fait beaucoup, surtout quand celle du président qui prend des risques n'est pas forcément en phase avec celle du candidat qui cherche à se faire aimer...
Un grand écart que résument deux titres de la presse régionale ce matin : un président entre d'un côté un dernier "baroud" d'honneur pour espérer séduire les électeurs, c'est l'Est républicain, et d'un autre côté, à la une de l'Echo de la Haute-Vienne, le "coup de bambou" de la TVA, en espérant ne pas faire fuir les mêmes électeurs.
Alors cette TVA : sociale ou pas, la querelle de mots a continué hier soir...
Hier soir, Nicolas Sarkozy affirmait qu'il n'avait jamais prononcé l'expression "TVA sociale"... Libération est allé à la pêche dans les archives. Dans un discours du 20 juin 2007, le chef de l'Etat fraîchement élu emploi l'expression pas moins de huit fois.
Illustration sonore avec ce montage perfide à retrouver sur le site du Huffington Post... On y entend Nicolas Sarkozy, il répond hier soir à la question de Claire Chazal qui emploie l'expression "TVA sociale", puis un extrait du même Nicolas Sarkozy en 2007, et enfin à nouveau en conclusion le Sarkozy d'hier soir...
La presse à la Une
Un scoop à la Une de Casemate, le mensuel des passionnés de bande dessinée : alors que le 39ème Festival d'Angoulême vient de fermer ses portes, Casemate annonce le retour d'un personnage de BD qui a marqué toute une époque, Alix.
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