Sarkozy-Merkel : donnant-donnant ou perdant-perdant
D'abord une question : que se passe-t-il vraiment en Syrie ?
Avec un double jeu, celui des Russes, décrypté dans le Figaro par Georges Malbrunot. Ces derniers mois, de nombreux coopérants de la marine russe ont été envoyés discrètement en Syrie. En réalité, des agents du renseignement russe, dispersés dans l'armée et les services de sécurité. Objectif : peser sur la crise provoquée par la répression sanglante du soulèvement qui menace Bachar el-Assad.
Selon les informations du Figaro, El-Assad ne fait rien sur le terrain face aux insurgés sans le feu vert de Moscou, allié traditionnel de la Syrie. En échange de son soutien, notamment à l'ONU, la Russie réclamerait la réouverture d'une station d'écoutes que les Soviétiques possédaient du temps de la guerre froide sur les hauteurs de Damas. Une exigence qui selon le Figaro sera au centre de la visite aujourd'hui à Damas du ministre des Affaires étrangères russe et de son chef du service des renseignements extérieurs.
Voilà pour la partie diplomatique la plus claire. Toujours selon le Figaro, les Russes seraient aussi tentés d'organiser un démantèlement contrôlé du régime Assad. Les pro-Russes du clan Assad seraient même prêts à agir pour écarter Bachar el-Assad par un coup d'Etat, le jour où l'ordre viendra de Moscou.
L'invité de l'hyper revue de presse : Marc Jézégabel, directeur adjoint de la rédaction d'Enjeux Les Echos. A la Une : "les 4 vérités sur l'immigration et sur l'emploi", le magazine passe en revue quelques clichés et remet les pendules à l'heure sur ce sujet sensible, propice aux fantasmes et aux surenchères, surtout en période électorale
L'actualité du Web
Le placement financier qui parie sur la mort
Le choix sur le Web ce matin, c’est
ce reportage du site MyEurop consacré à un produit financier d'une banque
allemande : un placement sur la mort.
"Parier sur
la mort peut rapporter gros" titre MyEurop.info. Le site vous explique comment
marche ce produit financier imaginé par la Deutsche Bank et dont le nom fait
plutôt penser à une assurance vie : Kompass Life 3.
Mais le
principe de fonctionnement de ce placement va vous surprendre : il repose
sur un groupe de 500 Américains âgés de 72 à 85 ans, des experts médicaux estiment
leur espérance de vie. Lorsque ce groupe vit 1 an de plus, après la date
présumée de la mort, l’investisseur touche un rendement annuel de 6%. Par
contre, si ces retraités attendent 38 mois de plus que prévu pour disparaître…
les épargnants perdent près de la moitié de leur mise. L’hebdomadaire allemand
Spiegel qui a révélé l’existence de ce placement précise que plus de 700
millions d’euros d’argent privé ont déjà été investis dans Kompass Life 3.
Un produit
qui pourrait bientôt disparaitre rapporte Spiegel. L’association des banques
allemandes reconnaît que ce genre de placement "pouvait
difficilement se concilier avec nos valeurs en
particulier dans le domaine de l’inviolabilité de la dignité humaine".
"Take On Me" de A-Ha version Pyongyang
Le mélange étrange du matin sur le
Web, c'est de l'accordéon en Corée du Nord, le travail d'un artiste contemporain
norvégien et un tube d'un groupe de pop scandinave.
Et le
résultat, ça donne ça.
Les plus
érudits d'entre vous auront reconnu la chanson "Take On Me", commise par le
groupe norvégien A-ha il y a près de 30 ans maintenant.
Et cette
version à l'accordéon nous vient directement de Pyongyang, capitale de la Corée
du Nord. Des images plutôt inattendues en provenance d'un pays refermé sur lui-même
et hermétique aux références culturelles étrangères. Filmée à
l'école Kum Song en décembre dernier, mise en ligne sur YouTube il y a 7 jours,
cette vidéo s'échange depuis frénétiquement
sur les réseaux sociaux. Des images tournées par l'artiste et réalisateur norvégien
Morten Traavik. 5 jeunes accordéonistes coréens sont assis dans une grande
pièce un peu vide. Seuls décors : une grande toile d'un paysage enneigé et des
tournesols en plastique au fond à droite… Cette vidéo fait partie d'un projet
artistique de Morten Traavik intitulé "La terre promise". Il a invité ces jeunes
musiciens nord-coréens à jouer dans un festival en Norvège qui doit débuter
demain. Comme le précise le blog Big Browser, on ne sait encore pas si
l'invitation a été acceptée…
La bonne fortune de David Choe
L'histoire du jour sur le Net, c'est
celle de David Choe, un célèbre graphiste et graffeur américano-coréen
qui pourrait devenir riche grâce à Facebook.
Plus
exactement avec le fruit de son travail réalisé en 2005 sur les murs des
premiers locaux de Facebook en Californie. Engagé par Mark Zuckerberg, le jeune
créateur du réseau social, David Choe réalise quelques œuvres pour décorer les
bureaux de Facebook. Son salaire : des participations dans la société.
Un salaire
en participations dans Facebook, bien joué. Car grâce à la prochaine
valorisation boursière du site, David Choe peut encaisser plus de 150 millions
d'euros selon la BBC… Des millions, c'est aussi ce que devrait toucher 1/3 des
salariés de Facebook, soit près de 1000 personnes comme le rapporte le site
Gizmodo. Le détail amusant de cette histoire, c'est que David Choe trouvait à
l'époque que le concept de Facebook était "ridicule et sans
intérêt"… sans intérêt, on peut en reparler après la prochaine clôture de
Wall Street.
La revue de presse et d'Internet
La phrase du jour d'abord dans la presse, elle est signée Jean-Luc Mélenchon...
"Il faut frapper, frapper, frapper", c'est la phrase que Libération retient à la Une, Jean-Luc Mélenchon, en cogneur, est l'invité spécial du journal ce matin... Fidèle à lui-même, le candidat du Front de Gauche a enfilé ses gants de boxe anti-libérale, il veut frapper les marchés pour "définanciariser l'économie".
Avec cet argument pour rappeler les atouts de la France et rassurer les inquiets : la France, dit-il, est un pays qui produit aujourd'hui le double de ce qu'il produisait il y a 30 ans, avec un niveau de qualification extraordinaire.
La France rappelle-t-il encore, cinquième puissance du monde, qui doit parler fort et qui n'est pas là pour dire aux Allemands : "Pardon, s'il vous plaît Madame Merkel, voulez-vous bien être gentils avec nous et nous permettre de ne pas crever"...
Jean-Luc Mélenchon qui écorne au passage le modèle allemand tellement vanté, "la masse du peuple allemand dit-il est maltraitée, sous-payée, humiliée et traitée d'une façon socialement indigne". Une forme de réponse à l'interview croisée d'hier soir sur France 2 dans laquelle Nicolas Sarkozy a de nouveau cité en exemple le modèle allemand.
Justement, une interview franco-allemande largement commentée ce matin dans la presse...
"Nicolas et Angela, c'est du sérieux" ironise Patrick Fluckiger dans l'Alsace... "Angela qui a choisi : elle vote Sarkozy" souligne l'Alsace... Le Figaro retient d'ailleurs dans son titre à la Une cette dimension très politique du soutien d'Angela Merkel à Nicolas Sarkozy : "le pacte anti-Hollande".
Si le Figaro n'y voit que des avantages, d'autres sont plus sceptiques comme Bruno Dive dans Sud Ouest qui se demande si le débarquement de la chancelière avec ses gros sabots dans la campagne française sera vraiment fructueux pour Sarkozy puisqu'il prend le risque de passer plus pour un vassal que pour un allié...
Mêmes interrogations en Allemagne : le Spiegel titre sur son site internet sur la "Dream Team" de l'Elysée... Mais pour le Spiegel, c'est un jeu dangereux que joue Angela Merkel en soutenant aussi ouvertement Nicolas Sarkozy, à commencer par le risque de réactiver de vieux ressentiments contre une Allemagne hégémonique.
Le Spiegel qui souligne comme Sud Ouest le risque pour Sarkozy de passer pour le "larbin des Allemands"... Ce qui n'a pas échappé à l'Humanité, pour qui Sarkozy, c'est désormais "le candidat de la chancelière", et l'otage autant du patronat français que du capital allemand.
Conclusion de Jean-Claude Souléry dans la Dépêche du Midi : de ce côté du Rhin, comme de l'autre côté dans le Spiegel, la Dépêche voit dans le soutien de la chancelière au président un jeu dangereux, "le jeu du donnant-donnant avec le risque du perdant-perdant."
Il fait froid en France, il fait encore beaucoup plus froid au Pôle Sud, le Pôle Sud où des scientifiques sont en train de mener à son terme une extraordinaire aventure scientifique...
A lire sur liberation.fr et dans le Figaro : une équipe de chercheurs russes a réussi à atteindre le mystérieux lac Vostok enfoui sous près de quatre kilomètres de glace dans l'Antarctique. Une aventure technique et scientique, le forage avait commencé il y a une vingtaine d'années. Dimanche, après 20 ans d'efforts retardés notamment par l'effondrement de l'URSS, les scientifiques ont atteint leur but, la surface du lac à 3768 mètres de profondeur sous la calotte glaciaire du Pôle Sud.
Une première fascinante, parce que ce lac d'eau pure de 15 000 kilomètres carrés est isolé de la surface depuis des centaines de milliers d'années. Certains chercheurs espèrent y trouver des formes de vie inconnues, des micro-organismes préservés de l'évolution du climat et de l'environnement par la gangue de glace. D'autres scientifiques s'inquiètent au contraire des risques de pollution d'un milieu naturel justement préservé jusque là.
Ce qui est sûr, c'est les eaux pures et les éventuels habitants du lac mystérieux devraient bientôt livrer leurs secrets.
Avant d'autres aventures encore plus lointaines, car le lac Vostok n'est pas sans rappeler le vaste océan liquide qui dormirait sous l'épaisse couche de glace qui recouvre Europe, l'un des satellites naturels de Jupiter... En sondant Vostok, les scientifiques espèrent aussi avoir un aperçu de ce qui les attend peut-être très loin dans l'espace.
La presse à la Une
A la Une de la Dépêche du Midi ce matin encore, et comme pour beaucoup de quotidiens, le froid, les intempéries vont encore beaucoup perturber la vie quotidienne aujourd'hui sur une bonne partie de la France, et donc dans la région toulousaine...
Egalement à la Une de la Dépêche du Midi, il y aussi une plongée dans l'univers des laboratoires, Toulouse reste en pointe, et c'est une série de reportages à découvrir toute la semaine...
Explications avec Jean-Claude Souléry, le rédacteur en chef de la Dépêche du Midi.
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