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Il était une fois en Amérique : 1980, Jimmy Carter et le piège des otages

Alors que l'élection présidentielle se profile aux États-Unis, retour pendant tout l'été sur des épisodes marquants de l'histoire politique américaine.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Jimmy Carter annonçant de nouvelles sanctions contre l'Iran, pour la prise d'otages américains, le 7 avril 1980. (UNIVERSAL HISTORY ARCHIVE / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL)

La présidentielle américaine 1980 s’est jouée un an jour pour jour avant le jour de l’élection, le 4 novembre 1979. Ce jour-là, 400 étudiants pénètrent dans l’ambassade des États-Unis à Téhéran, accusée d’être un centre d’espionnage par le nouveau régime islamique. Cinquante-deux otages américains sont retenus. Treize seront libérés dans les premières semaines, mais durant toute l’année de l’élection présidentielle, le président américain Jimmy Carter est occupé à tout faire pour libérer les otages.

Affaibli par la crise qui révèle une nouvelle fois son absence de leadership, Carter met sa campagne de côté, se concentrant presque exclusivement à l’affaire iranienne. En avril 1980, après avoir rompu les relations diplomatiques et alors que se met en place une opération militaire secrète, qui se révèlera être un véritable fiasco, pour tenter de libérer les otages par la force, le président américain répond à quelques journalistes, et la question de son engagement et de sa campagne est posée. "J'ai consacré beaucoup de temps à la question des otages, assure le président. Jamais ceux-ci ne quittent ma pensée."

En plus, il m'a fallu gérer ma campagne de réélection. Mais jamais, à aucun moment, je n'ai négligé la question iranienne parce que je me préoccuperais trop du problème de l'élection.

Jimmy Carter

La libération des otages devient l’enjeu de la présidentielle. Libérés avant l’élection, Carter peut gagner. Mais le 4 novembre 1980, les otages le sont encore. Ils seront libérés à Alger le 20 janvier 1981, douze minutes après l'adresse inaugurale du président Reagan, nouvellement élu, ouvrant la porte à de nombreuses hypothèses sur des tractations secrètes pour retarder la libération et offrir la présidence à Reagan.

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