Ils ont fait l'actu. Le père Vignon, le curé à la tête de la fronde contre le cardinal Barbarin
21 août 2018. C'est un modeste et anonyme curé de campagne qui va faire parler de lui. Le père Vignon, rattaché au diocèse de Valence, dans la Drôme, lance une pétition pour réclamer la démission du cardinal Barbarin.
Le lanceur d'alerte reproche à l'archevêque de Lyon son silence dans plusieurs affaires d'agressions sexuelles au sein de l'église. Quelques mois après cette pétition, le 7 mars dernier, le cardinal Barbarin est condamné à 6 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agressions sexuelles. Dans la foulée, Philippe Barbarin présente sa démission au pape qui la refuse en attendant le procès en appel de l'archevêque.
Le père Vignon a été sanctionné
Quant au père Vignon, à l'origine de la pétition, il a été sanctionné et n'a pas été reconduit dans ses fonctions de juge ecclésiastique. Pour le curé du Vercors, l'année a donc été rude, mouvementée, mais Pierre Vignon n'éprouve aucun regret d'avoir pris la tête de la fronde anti-Barbarin.
Pour les victimes, il fallait que quelqu'un parle. C'est tombé sur moi.
Le père Vignon
Le curé n'est pas surpris des représailles qui le visent : "Je connais parfaitement les usages de mon milieu, mais de ça, je n'en ai cure" assure le prêtre qui n'a eu aucun contact avec le cardinal Barbarin depuis qu'il a lancé sa pétition. L'immense "soutien populaire" qui entoure le curé a suffi à le réconforter et à le convaincre qu'il avait pris la bonne décision.
Le vent a maintenant tourné et il est maintenant en faveur des victimes et des déclarations de leurs souffrances
Le père Vignon
Dans un ouvrage paru mi-juin, le père Vignon évoque l'affaire Barbarin et la crise traversée par l'Eglise. Il a prévu prochainement de saisir le défenseur des droits pour protester contre la fin brutale de ses fonctions de juge ecclésiastique. Fin novembre, le père Vignon suivra aussi évidemment de près le procès en appel du cardinal Barbarin. La pétition qu'il a lancée sur internet, a recueilli plus de 100.000 signatures.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.