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Ils ont fait l'actu. Yannick Bestaven, skipper de l'année après sa victoire au Vendée Globe

Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année 2021. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. 

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Yannick Bestaven, navigateur. Vainqueur du Vendée Globe 2020. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

28 janvier 2021. Aux Sables d'Olonne, Yannick Bestaven remporte la 9e édition du Vendée Globe, la course à la voile autour du monde en solitaire et sans escale. À l'issue d'un dénouement plein de rebondissements, le navigateur passe la ligne d'arrivée après 80 jours et trois heures de mer. À 48 ans, il est le plus âgé des neuf vainqueurs du Vendée Globe. "J'ai l'impression de vivre un rêve, d'halluciner... Cela fait bizarre, on passe de la solitude totale à cette fête, à ces lumières. Les gens sont là malgré le contexte qui est compliqué. C'est un rêve d'enfant qui se réalise."

Après son succès dans le Vendée Globe, Yannick Bestaven a voyagé, notamment dans les écoles, pour raconter son exploit et sa participation au sauvetage d'un concurrent naufragé. Six mois après avoir retrouvé la terre ferme, le skippeur reste marqué par cette course épique et indécise et rêve déjà de repartir en mer. "Je suis un aventurier mais aussi un compétiteur, et la compétition a été ultra-présente pendant tout ce Vendée Globe. J'ai pris la tête dans les mers du Sud le 16 décembre, je m'en rappellerai. Après je me suis fait rattraper et ce scénario-là a été un scénario quasi hollywoodien. Et c'est vrai que ça a rajouté encore à la beauté du résultat et de la victoire. 

Ce Vendée Globe était assez exceptionnel de par ses rebondissements et ça me donne envie d'y retourner, ça me donne envie de réessayer, de voir si j'ai compris des choses et si j'ai encore moyen de progresser.

Yannick Bestaven, vainqueur du Vendée globe

à franceinfo

"Je pense que j'ai encore plein de choses à apprendre donc je reste humble par rapport à cette victoire parce que je sais qu'on ne gagne pas tout le temps et ce n'est pas parce qu'on a gagné qu'on est forcément le meilleur."


Malgré les embûches et la dimension épique de la course, Yannick Bestaven a pris beaucoup de plaisir pendant ces 80 jours. "Parfois, on le trouve dans la douleur. C'est un peu masochiste ce que je dis, mais bien sûr, il y a eu du plaisir. Il y a eu d'autant plus de plaisir que j'ai mis longtemps à remettre en place un projet fiable et solide pour le Vendée Globe. J'avais tenté en 2008, ça s'était soldé par un démâtage. Douze ans après je reviens donc je sais d'où je viens. Je sais les galères qu'il a fallu pour monter ce projet. Et même après, si pendant les trois mois de course, il y a eu des moments difficiles, que ce soit le sauvetage de Kevin, qui a été très compliqué à vivre sur l'eau et dans la tête, ou que ce soit les moments difficiles, le froid, les tempêtes dans les mers du Sud, tous les jours, j'avais l'impression de découvrir, d'apprendre quelque chose et donc j'ai pris du plaisir à ce que chaque jour soit différent du précédent. Et c'est tout cela que j'ai envie de revivre" dit le skipper qui rêve maintenant de repartir en mer.

"Je pense que j'étais dans l'après dès les premières minutes où j'ai mis le pied sur le ponton. Je n'aime pas l'ennui. Je n'aime pas ne rien faire. J'ai toujours aimé avoir des projets et des défis. Essayer de repartir pour gagner une deuxième fois le Vendée Globe, ça, c'est un vrai défi. Est-ce que je suis capable de le relever ou pas ?" s'interroge le navigateur de La Rochelle.

L'expérience, un atout primordial

À 48 ans, Yannick Bestaven est le navigateur le plus âgé à remporter le Vendée Globe. L'expérience a joué estime le marin. "On est dans un sport où l'expérience compte beaucoup. Certainement la sagesse aussi. Je navigue de façon peut-être plus sage que j'ai pu le faire auparavant, même si ça ne m'a pas empêché de prendre des risques pour gagner ce Vendée Globe. Il faut savoir que sur un tour du monde, devant on a tous à peu près le même niveau de voile.

La différence se fait sur la prise de risque, mais aussi sur les détails, sur la préparation d'avant-course.

Yannick Bestaven

à franceinfo

Je pense que cette expérience m'a permis de monter une équipe professionnelle, une équipe de confiance qui m'a aidé à fiabiliser le bateau".

Après la Fastnet le mois prochain et la transat Jacques Vabre en novembre, Yannick Bestaven fera ses adieux au bateau qui lui a permis de remporter la plus mythique des courses au large. Pour le départ du Vendée Globe 2024, Yannick Bestaven repartira à la barre d'un monocoque flambant neuf, qui sera mis à l'eau en juin prochain.

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