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Bill Viola s'expose au Grand Palais à Paris

L'artiste américain est, depuis quarante ans, le maître de l'art vidéo. C'est la première fois qu'une telle rétrospective lui est consacré avec 20 œuvres pour montrer comment la technologie peut servir un travail beaucoup plus proche de la Renaissance italienne que de Star wars.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Bill Viola a eu l'intuition géniale, dans les années 70, que
les caméras, les écrans, les bidouillages électroniques seraient sa palette et
ses pinceaux. Ses œuvres évoquent Giotto, Goya, Jérôme Bosch, à ceci près que
contrairement à des toiles, figées, les images ici sont en mouvement,
généralement très lent.

Le public est invité à contempler, méditer, accompagné
par une bande sonore souvent des infra basses, des sons aquatiques, l'eau est
très présente. Dans le Quintet de l'étonnement par exemple, on voit cinq personnes
filmées en plan américain, jusqu'à la taille, et au ralenti. Elles expriment,
peu à peu, des émotions différentes. Leurs visages sont éclairés comme l'aurait
fait un peintre du XVIe siècle.

La naissance et la mort

Il y a aussi des projections sur de grands murs, comme Going
Forth by day
, cinq œuvres très différentes mais qui évoquent comme souvent
chez Bill Viola la naissance et la mort. Parmi elles, des secouristes épuisés
face à un plan d'eau d'où finit par émerger le corps d'un homme qui renaîtrait,
un lac où un bateau prépare le dernier voyage d'une vieille dame alors qu'en
surplomb, dans une maison sans cloison, un homme est sur son lit de mort. Il
faut vraiment prendre du temps pour admirer et vivre ces œuvres.

Depuis un long voyage au Japon, Bill Viola est imprégné de
philosophie zen, c'est aussi pour cela qu'il va à des formes simples, sans
jamais sur-utiliser les moyens techniques, c'est avant tout un génial bricoleur
qui se sert encore, pour certaines images en noir et blanc, d'une vieille
caméra de vidéo-surveillance. Il n'a pas plus souhaité aller vers le cinéma.

Et s'il y a autant de vidéos où des corps plongent dans
l'eau, c'est parce que, quand il était enfant, il a failli se noyer. En fait,
il était bien au fonds de l'eau! Et c'est vrai qu'on pense au liquide
amniotique dans certaines œuvres.

Bill Viola, une exposition à voir au Grand Palais à Paris
jusqu'au 21 juillet
.

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