Cats, rendez-vous au terrain vague
Une soirée souriante, émouvante, divertissante, avec ce qu'il faut de danse, des claquettes au rap, en passant par le ballet classique, et de grands numéros chantés à plusieurs voix, tel est le menu du spectacle dont la chanson la plus célèbre est "Memory" popularisée par Barbra Streisand. Au théâtre Mogador, c'est Prisca Demarez, jeune artiste qu'on avait découvert dans "Avenue Q", qui interprète impeccablement le rôle de Grizabella, une chatte glamour devenu chat de gouttière, un personnage qui èrre dans son costume en lambeaux et se remémore sa vie.
"Cats" est plus une revue qu'une comédie musicale qui se déroule sous la pleine lune dans un terrain vague où fours cassés et vieux pneus géant, à l'échelle des chats, sont entreposés. Près de 25 acteurs aux visages maquillés de façon un peu kitsch sur le papier, mais très réussie, déambulent de façon féline dans des costumes aux couleurs des poitrails des chat. A l'issue de leur bal annuel, l'un d'eux aura droit à une nouvelle vie.
Les chorégraphies sophistiquées se déroulent sous des lumières bleues ou orangées.Chaque chat a droit à son grand numéro : il y a le chat du théâtre qui se rappelle ses grandes heures sur scène, le chat du chemin de fer qui conduit un train en tissu, un chat loubard qui fait miauler les filles, un chat magicien danseur de ballet, des chats siamois... A chacun son style de musique, de la balade au jazz, en passant par la musique lyrique, des musiques mélodieuses teintées de synthés typiques des années 80, lorsqu'a été créé le spectacle, dans une mise en scène élaborée qui laisse peu de temps mort aux spectateurs.
Andrew Lloyd Weber est le compositeur de "Cats". C'est en 1981 qu'il décide de mettre en musique un recueil de poèmes pour enfant populaire en Angleterre signée TS Elliot. Une galerie de portraits de chats autour de laquelle il a réussi à tisser une légère intrigue. Le spectacle a connu un succès phénoménal puisqu'il est resté à l'affiche à Broadway durant près de 20 ans. Un succès, auquel personne ne s'attendait. Comme l'explique Andrew Lloyd Weber:
"A la première représentation, on se demandait si nous n'allions pas entrer dans les annales du pire spectacle avec tous ces comédiens habillés en chats. Quand les comédiens sont montés sur scène, on a senti quelque choses dans le public. au fur et à mesure de la soirée, ça a pris en profondeur et en densité. On a compris qu'on tenait quelque chose de spécial ".
A Paris, la troupe est spectaculaire même si le spectacle qui vient d'ouvrir mérite d'être peaufiné : certains numéros et acteurs trainent la patte, les chorégraphies ne sont pas encore toutes nettes, et on ne comprend parfois pas les paroles des chats, ce qui gêne à la compréhension de l'histoire.
Au final, on ressort de là néanmoins ravi d'avoir été entraîné dans ce dépotoir onirique et sensuel par un spectacle qui pétille d'imagination.
Cats, au théatre Mogador à Paris jusqu'au 10 janvier 2016.
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