"Check Point" : la part d’ombre de l’humanitaire
C'est à la fois dans un road movie, celui d'un petit convoi de bénévoles qui doit acheminer des médicaments dans une enclave contrôlé par les croates et un huis-clos, dans ces deux camions poussifs où cohabitent des personnages très différents, voués à s'affronter. Il y'a le chef de mission, qui n'a aucune autorité, deux anciens militaires qui ont oeuvré dans le secteur, une jeune femme paumée et un pied nickelé qui est en fait une barbouze. On est loin de l'image des gentils humanitaires en gilets blancs. Très vite le petit groupe explose. L'intrigue, sans la dévoiler, pose la question qui dérange: de quoi ont le plus besoin les populations harcelées par un ennemi, de vêtements, de soins, de vivres ou tout simplement d'armes pour se battre. Jean-Christophe Ruffin, est bien placé pour y répondre.
Du Ruffin, simple et efficace
C'est sa force, sans prétention littéraire, Jean-Christophe Ruffin sait raconter des histoires, incarner à travers ses personnages les grandes questions que posent son intrigue, on est dans un film, c'est le salaire de la peur, version humanitaire.
"Check Point" de Jean-Christophe Ruffin, chez Gallimard
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