Culture d'été. Festival d’Avignon : Anna Bouguereau et Jean-Baptiste Tur, dans l’intimité du couple
Le texte, c'est elle qui l'a écrit, la mise en scène est de lui. Et sur scène, ils sont Clara et Juan, qui se connaissent depuis l'enfance : "J’ai commencé par l’histoire de ces enfants-là, explique Anna Bouguereau, auteure et actrice de la pièce. Une petite fille qui serait très violente et un petit garçon qui serait chétif. Après, la société rebat les cartes et on perd cet état originel".
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Le boxeur invisible, joli succès du "off" d'Avignon 2023, est le deuxième texte écrit par cette comédienne au jeu puissant, trois ans après Joie, seul en scène qui avait aussi conquis le public. Et c’est Jean-Baptiste Tur, son compagnon et partenaire de plateau qui met en scène : "Est-ce que c’est un couple qui grandit, qui vieillit et qui se rappelle les enfants qu’ils étaient, les fantasmes qu’ils avaient de l’amour ou est-ce que ce sont des enfants qui, rêvant l’amour, se projettent dans une réalité qui est tout autre et plus complexe qui apporte ses souffrances et en même temps ses nœuds à dénouer qui apportent la joie ?"
La réponse, c’est le spectateur qui se la fait, en suivant ce duo sensible, dans des situations décrites ou jouées, à différentes époques de la vie. La passion, la peur du temps qui passe, le quotidien qui use, l'injonction sociale de la réussite, ils sont terriblement actuels et universels.
Jouer en couple, cette pièce qui parle forcément d'eux aussi, dans la fournaise avignonnaise, où les compagnies jouent gros dans la concurrence effrénée du off, c'est un sacré pari : "Quand Anna m’a fait lire le texte, dit Jean-Baptiste Tur, je lui ai dit que si elle écrivait sur notre vie, je ne pourrais ni jouer dedans ni le mettre en scène. En fait, on s’y reconnaît, mais comme d’autres couples peuvent s’y reconnaître. Mais c’est tout l’intérêt du théâtre, quand il se mélange à la vie, pour nous et bien sûr pour les spectateurs".
Engueulades, réconciliations... Le duo passe par tous les états, dans des tonalités autant poétiques que réalistes. Ces deux-là, semblent inséparables : "De se connaître autant pour jouer, bien sûr que ça aide, ça enlève les inhibitions, explique Anna Bougereau, oui, c’est un plus absolu".
Le boxeur invisible confirme les talents d’écriture, de jeu et de mise en scène de ces jeunes artistes qu’on a hâte de retrouver dans les saisons théâtrales.
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