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Culture d'été. "La Sacrifiée du Vercors" de François Médéline, un polar sombre sur la période de l'épuration

Dans "Culture d'été", Gilbert Chevalier nous propose aujourd'hui un roman historique qui nous plonge dans la période trouble de la Libération de la France en 1944. "La Sacrifiée du Vercors" est signé Francois Médéline et publié chez 10/18.

Article rédigé par franceinfo, Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Détail de la couverture de "La sacrifiée du Vercors" de François Médéline. (EDITIONS 10/18)

Avec La Sacrifiée du Vercors, Francois Médéline change une nouvelle fois de ton. Nous y suivons, à l'automne 1944, un commissaire à l'épuration sur le plateau du Vercors, haut-lieu de la résistance, où il doit récupérer une prisonnière : une notable qui a collaboré avec les Allemands. Mais dans cette région encore très meurtrie par la répression allemande, les choses ne vont pas se passer simplement .

À son arrivée sur place, une jeune femme est retrouvée morte, étranglée, tondue et apparemment violée. De la simple escorte d une prisonnière, le commissaire à l'épuration va devoir mener l'enquête pour calmer les esprits surchauffés .

Qui a tué cette femme et comment des résistants héros de la Libération peuvent-ils être les auteurs de ce crime odieux ?

Moi, je ne voulais pas remettre en cause l'action de la résistance française... Je voulais vraiment traiter ce moment à hauteur d'hommes et de femmes, pour saisir et interroger la figure du héros, dans toute sa complexité.

François Médéline

Francois Médéline, que l'on connaît pour ses romans politiques, s'est inspiré cette fois de son histoire familiale pour ce roman. 

"Ma mère a restauré la ferme familiale, y avait un coffre avec 200 rapports de police, à l'intérieur du coffre sur lequel je suis tombé. On était dans les années 2005. Et en fait, mon grand-père a encadré l'épuration, il était commissaire de police et il a fallu quand même encadrer, parce qu'il y a eu 10 000 morts extrajudiciaires, c'est-à-dire sans procès, et 20 000 tondus. Donc, j'en suis venu à cette thématique pour des raisons des raisons intimes et personnelles."

Avec ce roman, Francois Médéline rejoint la liste des quelques rares auteurs à s'être intéressé à cette période passionnante, complexe, une période de l'histoire trouble, riche en ressort romanesque et pourtant peu visitée.

J'ai lu trois romans juste avant d'écrire ce livre. C'est Uranus de Marcel Aymé, La crève de Frédéric Dard et Les épées de Roger Nimier, trois grands romans qui m'ont marqué et dont je me suis souvenu à l'écriture.

On pense également au formidable roman noir, très noir même, de Jean Meckert, Nous avons les Mains rouges, ressorti chez Joëlle Losfeld.

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