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Culture d'été. Les Rencontres photographiques d’Arles mettent Lee Miller en lumière

À Arles, les Rencontres de la photographie, qui ont ouvert lundi 4 juillet, sont un rendez-vous incontournable de l’actualité culturelle estivale. Parmi les 40 expositions programmées cette année, celle sur l’américaine Lee Miller, dont la dernière rétrospective en France remonte à 2008.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Lee Miller. Femmes accusées d’avoir collaboré avec les nazis, Rennes, France, 1944. (Lee Miller Archives, Angleterre, 2022)

Avec cette exposition aux Rencontres de la photographie, Lee Miller retrouve pleinement son identité de photographe. Arles revient sur la carrière de celle qui a été longtemps présentée d’abord comme la muse de Man Ray, ce qu’elle fut brièvement au début des années 1930.

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Quelques 120 photos prises par Lee Milller entre 1932 et 1945 sont réunies dans l’exposition. "Cette exposition est un merveilleux moyen de montrer comment elle était prolifique, comment elle a travaillé dur pour avoir sa place dans le monde des photographes", commente Ami Bouhassan, la petite fille de Lee Miller En 1932 à NewYork, Lee Miller crée son propre studio qui devient vite une référence. Elle y réalise des portraits de comédiens ou de membres de la grande bourgeoisie. 

Ami Bouhassan, la petite fille de la photographe américaine Lee Miller dans l'exposition présentée à Arles.   (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

À Londres à partir de 1934, elle dirige le studio de mode du magazine Vogue. Dans ses photos, elle montre une femme moderne et n’hésite pas à s’affranchir des clichés. "Elle répond aux commandes de façon très précise, tout en ayant une forme d’inventivité, de créativité, d’humour. Elle est un peu dans l’expérimentation, elle essaie de montrer des choses différentes", déclare Gaëlle Morel, commissaire de l’exposition. Fin 1942, tout en poursuivant ses photos de mode, Lee Miller devient reporter de guerre. Elle est accréditée auprès de l’armée américaine, qu’elle suit notamment dans la libération des camps de Dachau et de Buchenwald. Certaines images, terribles, témoignent de l’horreur. D’autres font entrer un peu d’humanité dans ces lieux déshumanisés.

La dernière partie de l'exposition est consacrée au travail de reporter de guerre de Lee Miller, en particulier lors de la libération des camps. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Lee Miller photographie ainsi, à Buchenwald, le premier service funéraire qui réunit les prisonniers libérés capables de marcher. Après la découverte des camps, Lee Miller, bouleversée par ce qu’elle a vu, met fin à sa carrière de photographe. Bien des années plus tard, son fils découvrira par hasard, dans un grenier, 60 000 négatifs et 20 000 tirages vintage originaux.   

L'exposition "Lee Miller, photographe professionnelle 1932 - 1945" à l'Espace Van Gogh des rencontres photographiques d’Arles, du 4 juillet au 25 septembre 2022.

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