FFS : deux générations pour un projet jubilatoire
Quand le glam-rock des années 1970 rencontre le renouveau du rock du début des années 2000, on est légitimement en droit de s'interroger sur le résultat d'un tel accouplement... Les Ecossais de Franz Ferdinand et les deux frères californiens Mael composant les Sparks se sont reniflés pendant quelques années, avant de passer en studio ensemble. Une admiration réciproque bien sûr, mais aussi une certaine propension à la grandiloquence les unit, de celle qui couche sur disque des morceaux épiques, portés par une énergie proche de l'opéra rock, version David Bowie. L'attitude, les goûts vestimentaires, un certain goût pour le vintage aussi, autant de points communs dans ce "supergroupe", le nom que l'on donne aux collaborations entre artistes renommés le temps d'un album.
Dès lors, difficile de définir le style de musique pratiqué par FFS, et c'est tant mieux. On ne peut pas parler de rock pur et dur, mais plutôt de pop au sens le plus noble, c'est-à-dire de la musique accessible qui reste exigeante. La voix d'Alex Kapranos, leader de Franz Ferdinand, et celles des Sparks, devenus cultes pour leurs frasques en tous genres, alternent sans cesse au fil des chansons. L'exploit, c'est qu'on y reconnait en même temps la patte des uns et des autres.
Au final, cet album iconoclaste devrait convenir aux fans des uns et des autres. Les admirateurs des Sparks, plus de quarante ans de carrière quand même, seront contentes de les retrouver en pleine forme. Ceux de Franz Ferdinand salueront une nouvelle fois la maîtrise et la classe des hommes de Glasgow. Il y a un vrai projet, qui vaut le coup, derrière cet assemblage.
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