Gérard Depardieu dans Valley of Love : "Pour moi, la mort n'existe pas"
Même si ce film n'est en aucun cas un prolongement de celui de Pialat, ce sont bien ces retrouvailles qui provoquent une émotion. Une émotion d'autant plus forte que le cinéaste joue sur l'histoire et la personnalité des deux comédiens qui, à l'écran, se prénomment Isabelle et Gérard, et qui sont tous les deux, comme dans la vie, des acteurs reconnus. Ainsi, entre fiction et réalité, le cinéaste nous embarque sur leurs pas, dans la chaleur écrasante de la vallée de la Mort, où ils se retrouvent longtemps après leur divorce. Leur fils leur y a donné rendez-vous dans une lettre écrite après son suicide.
Le cinéaste nous propose une sorte de voyage intime et spirituel au cœur de la culpabilité, du deuil, du mystère aussi de la mort, en se contentant de suivre ses personnages, ses comédiens, leurs retrouvailles, leurs conversations, parfois graves, parfois houleuses, parfois tendres, parfois tout à fait quotidiennes et triviales.
Longueurs et moments de grâce
"Valley of Love" est un film à voir justement parce que c'est un film étrange, dans lequel il y a parfois des longueurs, des scènes qui semblent presque anecdotiques, mais dans lequel il y aussi de vrais moments de grâce, drôles ou touchants, parce que ce jeu entre fiction et réalité donne une sorte de vérité aux personnages.
A la fois imposant et fragile, envahissant et pudique dans la peau de cet homme qui comme lui a perdu son fils, Gérard Depardieu renaît encore une fois à l'écran, évident et émouvant. Gérard Depardieu qui aime à dire d'ailleurs qu'il ne faut pas chercher à tout comprendre, ni ce qui se passe à l'écran, ni ce qui se passe après la mort, puisque c'est la grande question du film : "Je préfère être submergé par ce que je ne peux pas comprendre, mais qui me donne à penser à ce qu'il y a derrière sans essayer d'y mettre du raisonnable. Je préfère imaginer que les gens ne sont pas morts pour ceux à qui ils ont laissé des émotions. Pour moi, la mort n'existe pas ."
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