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"High Hopes", le nouveau Bruce Springsteen

Reprises et chutes de studio composent le 18e album du Boss : atypique, mais pas forcément négligeable. Pas question pour les puristes de parler de nouveautés car l'album réunit des chutes de studio, des reprises (High Hopes, des Havalinas ; Just Like Fire Would, du groupe punk australien The Saints), ou des versions studios de ses propres titres joués uniquement live (American Skin, Ghost of Tom Joad).
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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S'il est difficile de sortir un album majeur composé
uniquement de matériau ancien, Bruce Springsteen évite néanmoins l'écueil de
l'objet fourre-tout, et donne, comme il le précise lui-même dans le livret de
l'album, "une maison et une oreille" à tous ces titres épars.

Le chanteur précise qu'une personne lui a soufflé l'idée de
ce disque : Tom Morello. Dans une vie passée, ce dernier fut guitariste
chez les très énervés Rage against the machine. Participant à la tournée
australienne de Springsteen, c'est lui, sa "muse" (selon les
propres termes du chanteur) qui l'a poussé à assembler ce album. En
retour, sa guitare figure sur une bonne partie des titres, en plus d' un duo
avec le boss.

Touchant et inégal

Sur plusieurs titres, les solos de guitare tendance hard rock
accordé à Morello ont tendance - au mieux- à alourdir la machine de guerre que
représente déja un album de Springsteen, et - au pire - à lui donner un gros
coup de vieux.

L'ensemble du disque est heureusement suffisamment
éclectique : quelques chansons plus douces, ou à la production plus sobre
(Down in the Hole ) consolent de ce défaut de "grosse artillerie".

Si la forme n'est pas toujours convaincante, le fond, lui
reste du Springsteen pur jus : parsemé de référence quasi bibliques et
patriotes, les meilleurs titres sont évidemment ceux qui donnent à voir
l'amérique par les yeux du boss : 41 shots, titre écrit après la bavure
policière qui causa, en 1999 à New-York, la mort d'Amadou Diallo, jeune immigré
africain. Harry's Place, ses gangsters et ses bars de nuits, ou encore The Wall,
qui dresse le portrait d'un musicien croisé par Springsteen dans sa jeunesse,
et qui n'est jamais revenu du Vietnam, un titre teinté du goût de Springsteen
pour les contes de la plus pure tradition folk.

Du mieux

Certains titres, enfin, trouvent une nouvelle vie, de la
version live à la version studio, réussissant ainsi à encapsuler une nouvelle
énergie : un moment de communion quasi religieux boosté ici par des accents de
gospel (Heaven's Wall ), qui nous rappelle à quel point les concerts de Bruce
Springsteen peuvent provoquer cette ferveur quasi-mystique.

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