"Le dernier loup"... et le meilleur de Jean-Jacques Annaud
"Le dernier loup" est un film franco-chinois, financé à 80% par la Chine, alors que le livre dont il s'inspire est un livre plutôt critique à l'égard des autorités chinoises, puisqu'il raconte le coup de foudre pour les loups de Mongolie d'un étudiant envoyé là-bas pour éduquer les bergers nomades pendant la révolution culturelle, et qu'il dénonce la décision à l'époque d'éradiquer ces loups pour peupler ces territoires encore sauvages. C'est un livre qui a contribué à la prise de conscience du désastre écologique en Chine, de l'importance des questions environnementales, dont s'emparent aujourd'hui les autorités, qui ont d'ailleurs plutôt facilité la tâche à Jean-Jacques Annaud.
A l'arrivée, le film est à la fois une fable écologique , un parcours initiatique et un récit d'aventure spectaculaire, mais jamais mièvre, parce qu'on se retrouve immergé, impliqué dans cette histoire, grâce à des images à couper le souffle, avec toute la beauté et la rudesse des steppes de Mongolie, la majesté et la sauvagerie des meutes de loups que l'on approche de très prés.
Il faut dire que le tournage fut hors norme, avec des louveteaux élevés spécialement pour le film pendant trois ans , puis deux ans de tournage avec une trentaine de loups et plus de 200 chevaux. Cela donne des scènes incroyables, comme une course poursuite entre des chevaux et des loups en pleine tempête, véritablement saisissante, qui a tout de même donné quelques sueurs froides à Jean-Jacques Annaud : "Pour cette scène qui dure six minutes, on a tourné six semaines et préparé six mois. Mais cela m'est égal de passer cinq ou six ans sur un film si j'ai le sentiment d'offrir quelque chose qui n'a pas encore été trop vu. "
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