Le monde du flamenco vu par David Fauquemberg
C'est l'une des bonne surprises de cette rentrée littéraire,
David Fauquemberg s'est immergé des nuits entières dans les dynasties familiales
gitanes du flamenco, notamment à Jerez de la Frontera, où il situe son roman,
pour écrire l'histoire de ses deux personnages : le narrateur Melchior de la Pena,
guitariste payo, c'est-à-dire non Gitan et son ami d'enfance, Gitan lui, Manuel
El Negro, chanteur. Les deux vont connaître l'apprentissage de cet art
séculaire, la gloire et la déchéance. Une histoire d'amitié, d'amour, de
trahison, qui emprunte beaucoup à la réalité du flamenco, bien plus qu'une
musique pour David Fauquemberg, mais un vrai art de vivre.
"Ce qui m'a passionné c'est l'idée que le parcours d'un
artiste, c'est le parcours d'une vie entière. On affine petit à petit les
émotions, on va de plus en plus profond, et il y a cette idée que l'on ne peut
pas chanter avant 40 ou 50 ans, selon les versions ", [explique David Fauquemberg]. "Cette initiation dans laquelle je me suis plongé, c'est le parcours même
du roman. "
Manuel El Negro traduit avec justesse ce qu'il en coûte de tutoyer
les anges, d'atteindre cette grâce, surtout pour les chanteurs qui donnent leurs
tripes, que ce soit sur scène ou dans de simples fêtes improvisées au bout de
la nuit.
David Fauquemberg saisit ce qu'il y a d'universel dans le
flamenco, qu'on retrouve dans le blues par exemple, la pureté des émotions et
la beauté des choses simples, il parsème son récit d'extraits de chansons, ces
textes sans auteurs, ces paroles qui disent la vie, la mort, les joies et les
peines.
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