"On est vivants" : le militantisme à hauteur d'homme
Carmen Castillo, rappelons-le, est une écrivaine et réalisatrice française d'origine chilienne qui, après le coup d'état de Pinochet en 73, est entrée en clandestinité, une femme dont le compagnon, qui était l'un des leaders de la gauche révolutionnaire a été assassiné, pendant qu'elle-même, blessée, était contrainte à l'exil. Ce parcours, elle l' avait d'ailleurs raconté dans "Rue Santa Fe", et c'est donc encore la question de l'engagement qu'elle explore dans ce nouveau film , irrigué par les textes du philosophe et militant trotskiste récemment disparu Daniel Bensaïd, mais qui n'est pas un film militant ou dogmatique.
Au contraire, en faisant le constat de l'échec des utopies gauchistes ou révolutionnaires, Carmen Castillo se demande ce que peut être l'engagement aujourd'hui, et c'est ce qui l'a conduite à faire, encore une fois, à 69 ans, le tour du monde, pour aller à la rencontre aussi bien des zapatistes au Mexique ou des sans terre au Brésil que des femmes du collectif " Quartiers nord quartier fort de Marseille, qui tentent d'enrayer dans leurs quartiers le cycle de la violence.
Et tout l'intérêt de ce film, c'est qu'en s'approchant des parcours intimes de chacun , et en s'éloignant des dogmes, Carmen Castillo en dévoile les points communs ,à la fois les échecs récurrents et les sourires malgré tout, un bonheur d'agir, de trouver du sens, qui fait de "On est vivants" un film finalement émouvant, entre optimisme et mélancolie.
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