"Suzanne", de Katell Quillévéré

Suzanne est une jeune femme que l'on voit grandir dans une
ville de province, sans sa mère, aux côtés d'un père routier et d'une
soeur  beaucoup plus sage qu'elle. Suzanne,
elle, veut vivre. Elle veut sortir de la routine et de l'ennui, brûler la vie. C'est
ce qu'elle va faire, jusqu'à tomber enceinte à 17 ans ou encore plus tard vivre
un amour fou et destructeur avec un jeune voyou pour lequel elle abandonnera
son enfant et fera même quelques séjours
en prison.

Ce destin, cette épopée Katell Quillévéré la raconte sur
plus de 20 ans avec des ellipses, des accélérations et des coups d'arrêt. C'est
ce qui fait la puissance de ce film. Une oeuvre très ancrée dans la réalité et
en même temps très romanesque, ce qui est rare au cinéma lorsqu'il s'agit d'évoquer
des inconnus, des personnages du quotidien.

La particularité de ce film c'est qu'il est réalisé et
interprété par deux jeunes femmes. Un mélange entre la fougue de Sara Forestier
dans le rôle de Suzanne et la façon très contemporaine de filmer de Katell
Quillévéré, très moderne, loin des carcans dans lesquels sont souvent enfermés
les personnages de femmes.