"Une histoire de fou" : plaidoyer pour la reconnaissance du génocide arménien
Toute la réussite du film, c'est d'être à la fois un film militant et un grand feuilleton romanesque. C'est à la mémoire du génocide arménien que s'intéresse Robert Guédiguian, à ce passé qui ne passe pas tant que la vérité n'est pas dite et reconnue. Il évoque cette mémoire au travers de quelques dates clés, du génocide arménien en 1915 à la lutte armée dans les années 80, pour mieux pointer du doigt la responsabilité de l'état turc. Une histoire relatée au travers d'un portrait de famille au fil du temps, de la grand-mère qui a fui la Turquie jusqu' au petit-fils engagé dans la lutte armée en France puis au Liban. Et les personnages, victimes ou bourreaux, passifs ou engagés, passionnés ou désespérés, tous profondément humains en tout cas, incarnent cette mémoire, cette histoire, la transmission de la violence, et d'une forme de folie.
La Turquie n'est toujours pas prête à reconnaître le génocide arménien
La réélection du président Ergodan le 1er novembre, qui laisse supposer que la reconnaissance du génocide par l'état turc s'éloigne encore, fait d'ailleurs dire à Robert Guédiguian que le titre de son film "Une histoire de fou" , est encore un peu plus d'actualité:
Je pense que, de ce point de vue, la Turquie est un pays fou, parce qu'effectivement, il continue de ne pas vouloir reconnaitre le génocide, mais cette non-reconnaissance est la mère de toutes les « non-reconnaissances » d'aujourd'hui. Il ne reconnait pas qu'il y a des millions de kurdes sur son territoire. Il continue de prétendre qu'il n'y a que de turcs en Turquie : c'est folie!
"Une histoire de fou", à voir donc cette semaine dans les salles, avec à l'affiche Ariane Ascaride, Simon Abkarian et Grégoire Leprince Ringuet.
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