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Antoine Vitkine, réalisateur de "Salvator Mundi, la stupéfiante affaire du dernier Vinci" : "La bataille d’experts est permanente"

Dans un documentaire pour France 5, Antoine Vitkine retrace l’épopée du "Salvator Mundi", une œuvre qui pourrait avoir été réalisée par Léonard de Vinci. Une bataille d’experts est engagée.

Article rédigé par franceinfo, Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Antoine Vitkine réalisateur de "Salvator Mundi, la stupéfiante affaire du dernier Vinci". (CAPTURE D'ECRAN DAILYMOTION)

Tout commence en 2005 quand un marchand d’art américain achète un tableau pour 1 175 dollars, le fait restaurer, et pense que c’est une œuvre méconnue de Léonard de Vinci. "C’est un petit tableau haut de 65 cm qui représente un Christ sauveur du monde, figure classique de la Renaissance et de l’atelier de Léonard de Vinci qui en a produit une vingtaine", raconte Antoine Vitkine, auteur du documentaire Salvator Mundi, la stupéfiante affaire du dernier Vinci diffusé mardi 13 avril à 20h50 sur France 5.

Le tableau est revendu douze ans plus tard chez Christies, et là les enchères s’envolent pour atteindre 450 millions de dollars, ce qui en fait la toile la plus chère du monde. L’acheteur est Mohammed Ben Salmane, le prince héritier d’Arabie saoudite. Mais a-t-elle vraiment été peinte par le maestro ou par ses assistants ? "La bataille d’experts est permanente, raconte le réalisateur. L’enjeu pour Mohamed Ben Salmane, c’est que l’on reconnaisse que son tableau vaut bien un demi-milliard, que l’on reconnaisse que ce tableau est la Joconde au masculin. Les experts sont sous pression aujourd’hui. Avant l’exposition Vinci en 2019 au Louvre, le tableau a été expertisé en secret par le musée parisien. Une décision politique a été prise : celle de refuser la demande des Saoudiens qui voulaient exposer le tableau à côté de la Joconde comme un de Vinci à 100%."

À ce moment-là, l’évaluation tend plutôt à montrer que le tableau n’est pas un faux Vinci. "Je ne suis pas historien de l’art, mais cette expertise a été faite sous contrainte. Le Louvre est juge et partie dans cette histoire, on lui demande de juger un tableau qui appartient à quelqu’un qui dirige l’Arabie saoudite avec laquelle ont été signés des accords considérables. C’est Mohamed Ben Salman qui est propriétaire de l’expertise du Louvre." Après deux ans d’enquête, Antoine Vitkine ignore, comme tout le monde, où se trouve le Salvator Mundi.

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