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"Cours criminelles" : un documentaire au cœur d’un procès pour inceste

La réalisatrice Laëtitia Ohnona signe pour LCP un film pédagogique et douloureux.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Laëtitia Ohnona, la réalisatrice du documentaire "Cours criminelles".  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Depuis 2019, la justice expérimente une nouvelle instance : la cour criminelle départementale. Elle ressemble à une cour d’Assises à une exception près. Ici, pas de jury populaire, ce sont cinq magistrats professionnels qui rendent leur verdict. Autre particularité, seuls les crimes punis de 20 ans de réclusion maximum sont jugés. Autrement dit, surtout des viols. 

"Ces cours ont été créées essentiellement pour désengorger les cours d'assises, qui sont absolument saturées en ce moment"

Laëtitia Ohnona

sur franceinfo

"Il faut attendre trois ou quatre ans, parfois sept ans dans certaines juridictions, entre la plainte et le procès. Avec les cours criminelles, c’est réduit de deux à trois fois. Donc on peut avoir un procès au bout d'un an ou 18 mois. De ce côté-là, c’est un progrès. Le deuxième objectif, c’est de diminuer les correctionnalisations. On voit arriver en cour criminelle des affaires qui ne seraient jamais passées aux Assises, par exemple un viol digital. On oublie un petit peu l'élément de pénétration et on va le passer en correctionnelle. Et ce sont des audiences très courtes et très rapides", explique sur franceinfo Laëtitia Ohnona, la réalisatrice du documentaire Cours criminelles diffusé mercredi 1er juin à 20h30 sur LCP- La Chaîne parlementaire.

Cette expérimentation sera généralisée sur tout le territoire au 1er janvier 2023. Pour la première fois, une caméra a été autorisée à filmer une audience devant une cour criminelle, celle de Caen. Laëtitia Ohnona a pu filmer un procès pour inceste.

Un garçon de sept ans accuse son père de l’avoir violé. Les propos sont crus et difficiles à entendre : "Je remercie vraiment la chaîne parlementaire LCP de m'avoir suivi là-dessus. Ils n'ont absolument rien demandé en terme d'édulcoration des propos. Parce que l'inceste n'est pas un concept. Ce sont des mots très durs, des actes très douloureux. C'est une souffrance vraiment particulière. Et je pense qu'il faut arrêter d'en faire juste une espèce d'abstraction et d'aller voir ce que ça veut dire réellement pour les parties civiles", conclut Laëtitia Ohnona.

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