L'arrivée de Netflix en France, "ce n'est que la première escarmouche"
Le principe du service de vidéo à la demande est simple : le téléspectateur paye un abonnement - le prix en France n'est pas encore connu mais devrait se situer autour de 8 à 10 euros par mois - et a accès de manière illimité à tout le catalogue en ligne. Un catalogue qui comporte des séries et des films "français, hollywoodiens, internationaux" , nous promet Netflix dans un communiqué. Attention, il ne faut pas rêver : peu d'exclusivité au programme, la plupart des contenus sont des rediffusions. Le catalogue contient cependant des productions originales, comme "House of Cards" ou "Orange is the new black". Netflix devrait d'ailleurs certainement développer des contenus spécifiques à la France.
Tout cela sera disponible sur "TV, tablette, smartphone, console de jeu et ordinateur" selon le communiqué. Netflix, qui compte déjà 48 millions d'abonnés à travers le monde, pourrait séduire jusqu'à un million d'abonnés en France d'ici fin 2015, selon les experts. La France n'est pourtant pas exempte de services de vidéo à la demande, comme CanalPlay, FilmoTV ou encore UniversCiné. Mais nul ne peut rivaliser avec la puissance de feu de Netflix. "Le site a un budget d'achats de droits de 2.5 milliards de dollars par an. Et quand il se lance dans un nouveau pays, il met en oeuvre d'énormes moyens de communication, de plusieurs centaines de milliers de dollars. Aucune plateforme française ne peut rivaliser" estime Pascal Lechevallier, président de "What's hot", un cabinet de conseil spécialisé dans les nouveaux médias.
Price Minister et Amazon en embuscade
D'où l'inquiétude aussi des chaînes de télévision, particulièrement les chaînes payantes spécialisées dans les films ou les séries, comme les chaînes du groupe Canal+ ou du groupe Orange. Par ricochet, c'est le milieu du cinéma qui s'inquiète, car aujourd'hui ce sont les chaînes de télé qui financent une grande partie des films. Netflix pourrait également déséquilibrer les relations entre télé et cinéma, qui sont soumises à des réglementations très strictes en France. Surtout que ce n'est pas le seul géant du web qui lorgne vers le marché français, note Philippe Bailly, qui dirige le cabinet NPA Conseils. "Price Minister a déjà une offre en Espagne, Amazon est un des acteurs importants de la SVOD en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis... Tous ces groupes vont chercher à se développer en france à un moment donné. L'arrivée de Netflix n'est que la première escarmouche. C'est la première page d'un livre qui s'ouvre et qui va s'écrire pendant plusieurs années."
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