"L’Obs" devient "Le Nouvel Obs" : "C’est un trait d’union entre notre passé et notre avenir", selon la directrice de la rédaction
Cécile Prieur, ancienne directrice adjointe de la rédaction du Monde, est directrice de L’Obs depuis 2020. À l’occasion des 60 ans du magazine le journal va se réinventer, en particulier avec le développement de sa formule numérique. Créé en 1964 par l’industriel Claude Perdriel et le journaliste et écrivain Jean Daniel, Le Nouvel Observateur est un magazine d’actualité hebdomadaire, plutôt de centre-gauche. C’est le journal qui en 1971 participe au combat pour le droit à l’avortement en publiant le Manifeste des 343, une position que revendique toujours Cécile Prieur, 60 ans après. "On est les héritiers de la deuxième gauche, de la social-démocratie, explique-t-elle. Mais on n'a pas de position partisane. On n'est pas une écurie politique".
Le renouveau passe par un changement de nom. Le Nouvel Observateur devenu L’Obs renoue un peu avec le passé en s’appelant désormais Le Nouvel Obs. Une nouvelle étape dans la vie de ce titre sexagénaire que la directrice apparente à un trait d’union, "un clin d’œil à notre histoire puisqu'on est un titre qui a des grandes valeurs, des valeurs progressistes. C’est un trait d’union entre notre passé et notre avenir. Le magazine qui est toujours tourné vers l'avenir, vers l'idée de progrès".
Une mue numérique
Les fondamentaux du journal sont conservés."On est vraiment un magazine qui unit le débat intellectuel, le débat politique, la culture", explique-t-elle. L’innovation réside dans sa mue numérique avec un site entièrement renouvelé se positionnant comme un magazine numérique dans le prolongement de la version papier, un changement vital selon Cécile Prieur. "On sait que les usages changent. On a beaucoup d'abonnés papier très fidèles, mais on cherche aussi évidemment à conquérir nos audiences numériques".
Convaincue de l’utilité sociale du newsmagazine et face à un débat public qui se tend, "notre rôle social, c'est d'apporter une lumière différente, d'explorer les grands débats, de porter des valeurs progressistes très clairement en une", souligne Cécile Prieur. L'héritage de la "deuxième gauche" et de la social-démocratie est toujours assumé, même si tous les partis politiques ont la parole dans ses colonnes. Cécile Prieur estime que le journal a un rôle à jouer dans la reconstruction de la gauche. "La gauche est fragmentée en elle-même, on parle souvent des gauches irréconciliables", confie-t-elle. Le journal planifie des débats portant sur des sujets de société, le premier portant sur la jeunesse a ainsi réuni Salomé Saqué et François Hollande. Cécile Prieur annonce l'organisation, comme point d’orgue de ces rencontres, d'un évènement qui aura lieu les 23 et 24 novembre prochain, au Théâtre de la Concorde.
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