LCI : se transformer ou mourir ?

C'est l'histoire d'une chaîne qui rêvait pour son 20ème anniversaire d'entrer dans la cour des grands, de sortir du carcan de la télévision payante. L'histoire d'une chaîne qui a mené un intense lobbying mais qui a échoué cet été à convaincre le conseil supérieur de l'audiovisuel. Le CSA a refusé tout net de permettre à la chaîne tout-info du groupe TF1 de devenir gratuite. Et désormais l'histoire de 247 salariés qui s'inquiètent. "Nous sommes atterrés par l'avenir qui se profile" , ont-ils écrit dans une lettre au CSA. Quelques heures plus tôt, les journalistes et les techniciens ont appris qu'une décision définitive serait prise par TF1 d'ici la fin du mois de septembre.

LCI plafonne à 13.000 téléspectateurs en moyenne

Parmi les scénarios, la fermeture pure et simple de LCI pourrait tout simplement disparaître. Le patron du groupe Nonce Paolini avait plusieurs fois menacé de fermer la chaîne si elle ne devenait pas gratuite. C'est vrai que LCI plafonne aujourd'hui à 13.000 téléspectateurs en moyenne, quand BFM TV bombe le torse avec 450.000 fidèles. C'est vrai aussi que LCI perd beaucoup d'argent. Difficile pourtant d'imaginer TF1, premier groupe audiovisuel européen, jetant aux orties sa chaîne d'info. En terme d'image, ce ne serait pas très flatteur.

Projet numérique, production télé, rachat ?

Si LCI ne disparaît pas, elle va très certainement beaucoup changer. "La grande rédaction, l'info 24 heures sur 24, ça c'est terminé, on a tiré un trait " soupire un salarié de la chaîne. Un groupe de travail planche sur différentes hypothèses. On entend ici parler d'un projet numérique, là de production télé. Et si on créait une matinale tout info sur une autre chaîne du groupe, comme TMC ou NT1 ? LCI pourrait aussi être vendue : le trio Niel / Pigasse / Bergé, propriétaires du journal Le Monde, a en tout cas manifesté son intérêt.

Lancement de RMC TV

Dans tous les cas, il y aura un plan social à la clé. Difficile d'imaginer que les 247 emplois seront conservés. Les salariés se préparent à un automne difficile, alors que du côté de la concurrence, on se met à rêver plus grand. BFM TV et i-télé avaient été les plus fervents opposants au passage en clair de LCI. Selon eux, une chaîne d'info gratuite en plus, c'était une de trop, notamment à cause de la crise du marché publicitaire. Maintenant que la menace LCI semble écartée, Alain Weill, le patron de BFM TV, a annoncé le prochain recrutement de 25 journalistes et - ultime pied de nez - le lancement prochain de RMC TV, déclinaison de sa radio sur le câble et le satellite.