"Libération" fête ses 50 ans : "On s’engueule dans la rédaction et c’est ça qui est bien !", assurent des journalistes
Le 18 avril 1973, un premier numéro de quatre pages seulement est vendu à la criée. 50 ans après sa création, Libération n'est plus le journal d'extrême-gauche de ses débuts, lancé par des maoïstes comme Serge July et des contestataires de mai 68, sous l'égide du philosophe Jean-Paul Sartre.
>> Presse : Libération fête ses 50 ans
Les fondateurs voulaient créer un titre fait par et pour le peuple. Sans publicité ni actionnaires, et sur le mode de l'autogestion : les salariés dirigeaient Libé et touchaient tous la même rémunération.
"Le journal de toutes les gauches"
A l'époque considéré comme un prisme pour les conflits sociaux et la défense des opprimés, avec une bienveillance affichée envers l'action violente et le terrorisme révolutionnaire, Libération a un style pas vraiment journalistique. Et chacun y va de son avis dans les articles. Problème : les pertes financières s'accumulent très vite, et la rédaction est partagée entre poursuivre son collectivisme militant ou professionnaliser le quotidien. C'est la deuxième solution qui est choisie en 1981, au prix d'une rupture brutale avec les partisans de la 1ere voie.
Libé cesse de paraitre pendant trois mois, puis revient avec une nouvelle équipe, une nouvelle formule et un nouveau positionnement politique tourné vers la gauche socialiste. "Aujourd’hui, on est le journal de toutes les gauches. Avec un clivage au sein de la rédaction : les plus jeunes sont plutôt LFI, les anciens sont sociaux-démocrates", confie la directrice adjointe de la rédaction, Alexandra Schwartzbrod, sur franceinfo.
"Je pense qu’il y a encore des pulsions anars ou du moins libertaires à 'Libé' et tant mieux !", ajoute Luc Le Vaillant, le chef du service "portrait", rubrique devenue une institution du journal.
Alexandra Schwartzbrod et Luc Le Vaillant sont les invités médias de Célyne Baÿt-Darcourt.
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