Thierry Thuillier, directeur de l'information de TF1 : "Cette campagne présidentielle est sans doute l'une des plus difficiles à couvrir"
Ce jeudi soir, un débat oppose les candidats à l'Elysée Valérie Pécresse à Éric Zemmour à partir de 20h20 sur TF1 et LCI.
Le groupe TF1 l'a annoncé la veille pour le lendemain. Valérie Pécresse et Eric Zemmour s'affrontent jeudi 10 mars lors d'un débat télévisé diffusé sur TF1 et LCI. Il s'agit d'un premier face-à-face pour les deux candidats à l'Elysée qui espèrent bien relancer leurs campagnes en perte de vitesse, notamment en raison de la guerre en Ukraine.
La première chaîne d'Europe propose ainsi un format nouveau pour cette élection présidentielle avec, à partir de 20h20 un débat sur TF1 et LCI, animé par Ruth Elkrief Gilles Bouleau, puis uniquement sur LCI de 20h45 à 21h30.
"Ca faisait maintenant plusieurs semaines qu'on voulait proposer ce format sur nos deux antennes. On a proposé plusieurs dates, ça aurait pu tomber un autre jour de la semaine, sourit Thierry Thuillier. Alors pourquoi ce format inédit? Pour plusieurs raisons. La première, c'est la déclinaison de ce que nous avions annoncé, il y a à peu près un an, d'une stratégie multicanaux. Nous voulons faire vivre la campagne, pas seulement sur le navire amiral TF1, qui rassemble beaucoup de téléspectateurs, mais aussi sur LCI, La Chaîne Info qui s'est concentrée sur la politique depuis pas mal d'années. Sachez que ce format a été proposé et approuvé par les deux candidats. Ils ne sont pas surpris", précise-t-il à franceinfo.
"Aujourd'hui, le public français n'est pas forcément prêt à entendre des candidats"
Deux candidats seulement ne valent-ils pas un prime-time complet sur la Une ? "TF1 est une chaîne généraliste. Quand vous faites une soirée complète avec deux candidats seulement, vous avez des problèmes de temps, de parole et d'équité, de temps de parole, précise le directeur de l'information de la chaîne. Ce qui voudrait dire qu'il faudrait multiplier les débats, il en faudrait beaucoup. Et vous savez que c'est compliqué.", avant de glisser que d'autres débats sur ce même format sont "en discussion".
Guerre en Ukraine, Emmanuel Macron président-candidat : l'actualité semble avoir pris le pas sur la campagne présidentielle elle-même, reléguée au second plan. Ce que confirme Thierry Thuillier : "Je crois que c'est sans doute l'une des campagnes les plus difficiles. Ça fait quelques élections présidentielles que j'organise d'une certaine manière leur couverture audiovisuelle, et c'est sans doute la plus difficile parce qu'elle nécessite une agilité permanente presque au jour le jour. J'ai bien prévenu les deux représentants et les candidats de ce soir : s'il arrivait quelque chose, on peut éventuellement remettre en question ce débat. Parce que l'actualité internationale étant ce qu'elle est, elle peut balayer, finalement, ce débat."
Pour Thierry Thuillier, cette complexité est même particulière : "C'est une difficulté parce que le public français n'est pas forcément non plus, aujourd'hui, prêt à écouter ou à entendre des paroles de candidats dans le cadre de cette campagne présidentielle. En tout cas, ce n'est pas ce que nous avons relevé jusqu'à présent et c'est une difficulté."
Obsèques de Jean-Pierre Pernaut : "Un moment très émouvant"
Enfin, Thierry Thuillier a glissé quelques mots sur Jean-Pierre Pernaut, disparu à l'âge de 71 ans. La star du JT de 13h a eu le droit à un dernier adieu, mercredi 9 mars, à la basilique Sainte-Clotilde de Paris, entouré de nombreuses personnalités publiques - telles que Brigitte Macron, l'ancien président Nicolas Sarkozy, l'ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati -, des journalistes de la rédaction de TF1 et des simples téléspectateurs.
"C'était aussi un moment de retrouvailles, très, très émouvant, je ne vous le cache pas, avec la famille. Et aussi avec toute la famille TF1 parce que, honnêtement, il y avait des anciens, beaucoup d'anciens, beaucoup de correspondants en régions qui sont encore aujourd'hui sur nos antennes, mais aussi des anciens avec qui il a créé ce fameux réseau de PQR. Et je vous cache pas qu'on a eu du mal à se séparer derrière. D'ailleurs, on était toutes et tous présents, même lorsque le cortège est parti. On est restés parce qu'on avait besoin de ce moment d'échange. C'était à son image, avec les chansons qu'il aimait, très sincère, très proche des gens.", a conclu Thierry Thuillier.
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