Le sens caché des cadeaux
En
psychanalyse, on part du principe que tout a un sens. Et si on suit ce principe,
les cadeaux en ont un également. En offrant un cadeau, nous envoyons un message
-conscient ou inconscient- à celui ou à celle à qui il est destiné. Le message
peut être positif, ou négatif. Toute la palette des sentiments humains peut
s’exprimer à travers les cadeaux : l’amour, la haine, la culpabilité,
l’indifférence, la rancœur etc.…
Voici
quelques exemples relevés dans le livre de la psychothérapeute Sylvie Tennenbaum,
qui est l’auteur de cet ouvrage étonnant : Ce que disent nos
cadeaux , aux éditions Leduc. Et ils en disent long ces cadeaux.
Certains
d’entre eux signifient : "je veux que tu changes". C’est le
mari qui offre à sa femme des vêtements en taille 40 alors qu’elle fait du 44.
En clair : j’aimerais que tu maigrisses. C’est aussi celui qui offre un
livre de cuisine à son épouse, le sous-entendu est clair : "ta
cuisine laisse à désirer".
Il
y a aussi le cadeau stratégique : un cadeau qui sert à manipuler, à
obtenir quelque chose de l’autre, par exemple, qu’il cède sur un projet de
voyage ou un achat qu’il n’avait pas envie de faire.
Certains
cadeaux servent spécifiquement à se faire pardonner une faute. Qui ne connaît
pas l’histoire du mari qui rentre chez lui avec un magnifique bouquet de
fleurs… après avoir trompé sa femme.
Le
cadeau reflète parfois le peu d’enthousiasme de celui qui l’offre : par
exemple, le chèque écrit à la va-vite, remis tel quel, sans enveloppe ni petit mot d’accompagnement.
D’autres
cadeaux sont destinés à montrer de façon ostentatoire qu’on a de l’argent et
qu’on est généreux : des présents trop chers ou trop nombreux. Qui mettent
mal à l’aise celui qui les reçoit.
Le
grand classique, ce sont ces parents qui se rachètent au moment de Noël. Ils
compensent, avec une avalanche de cadeaux, le temps qu’ils n’ont pas pu donner
à leurs enfants parce qu’ils travaillent trop et rentrent trop tard le soir.
Des cadeaux très onéreux qui cachent une
certaine forme de culpabilité. A partir de 10-12 ans, les enfants sont rarement
dupes. Bien sûr pour les parents, les cadeaux, surtout à Noël, sont une façon
de témoigner leur amour. Mais il ne faudrait pas que l’enfant confonde amour,
argent et cadeaux. Il ne faudrait pas qu’il s’imagine que ceux qui l’aiment le
plus, sont ceux qui dépensent le plus
pour lui.
Note de l'éditeur
Sylvie Tenenbaum est psychothérapeute à Paris depuis vingt-cinq ans. Sa
passion pour l’écriture l’a amenée à écrire des ouvrages à succès tels
que Cherche désespérément l’homme de ma vie (Albin Michel) ou Nos
Paysages intérieurs, ces idées qui nous façonnent (InterÉditions).
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