Les apnées du sommeil triplent le risque d'accident de la route
Les apnées du sommeil sont des arrêts répétés de la
respiration au cours du sommeil. Pendant que nous dormons, nos muscles se
relâchent. Les tissus du fond de la gorge se relâchent aussi. Et encore
davantage après 50 ans : parce que l'on vieillit et parce qu'il arrive
aussi que l'on prenne du poids. Du coup, l'air passe plus difficilement et fait
vibrer ces tissus relâchés : c'est ce qui crée le ronflement. Si l'air est
bloqué, qu'il n'arrive pas à passer, on arrête de respirer, momentanément
certes, et on reprend ensuite sa respiration. C'est dans ce cas que l'on parle d'apnées
du sommeil. Elles sont considérées comme pathologiques lorsqu'elles durent plus
de dix secondes, et qu'elles surviennent plus de dix fois par heure au cours de
la nuit.
Ces pauses respiratoires
entraînent une déstructuration du sommeil, qui perd en qualité et qui n'est
plus reposant.
Le cœur travaille beaucoup plus pour mobiliser toutes les
réserves en oxygène. Le réveil devient difficile et dans la journée, les
patients souffrent d'une somnolence excessive accompagnée parfois de difficultés
de concentration et de troubles de la mémoire. D'où le risque majoré d'accident
de la circulation.
La somnolence au volant représente un danger à tout moment
de la journée, y compris le matin, quand on vient de se réveiller. Ce qui se
traduit par des statistiques inquiétantes que l'étude américaine a mis en évidence :
69% des patients apnéiques ont déjà eu un accident, et un apnéique sur 10 s'est
déjà endormi au volant, ce qui a provoqué l'accident.
Différence entre hommes et femmes
Cette étude montre aussi que les femmes qui présentent des apnées
du sommeil ont moins d'accidents de la route que les hommes qui en souffrent.
Les hommes sont davantage concernés par les apnées, pour une
raison très simple, une raison anatomique : ils accumulent davantage la
graisse autour du cou. On voit bien qu'après 50 ans, les hommes ont un cou un
peu plus enveloppé. Donc le passage de l'air est plus difficile, les hommes
ronflent davantage et ils font aussi davantage d'apnées. Mais il est vrai que les
apnées du sommeil n'ont pas le même impact chez les hommes et chez les femmes.
Selon l'étude américaine, cela pourrait s'expliquer par la
façon dont les deux sexes réagissent à la somnolence. Les femmes ont tendance à
mieux la prendre en compte. Quand elles se sentent fatiguées, elles évitent de
conduire. Un comportement de prudence qui s'observe moins chez les hommes qui
souffrent de somnolence, et qui ont 25% de risques supplémentaires d'être
impliqués dans un accident de la route.
Soigner les apnées
Quand on souffre d'apnées du sommeil, il faut consulter, faire
un bilan, et se soigner. Il existe un traitement, qui rebute un peu les
patients, il faut bien l'avouer, mais qui a fait la preuve de son efficacité :
c'est le port d'un masque à pression positive continue, à porter pendant la nuit.
L'appareil génère un débit d'air important qui libère les voies respiratoires. Les
patients retrouvent une bonne qualité de sommeil, ils ne sont plus somnolents
dans la journée. Du coup, quand ils suivent bien leur traitement, ils peuvent
reprendre la conduite, sans risque majoré d'accident. Mais, une enquête vient
tout juste de montrer qu'en France six patients sur dix ne se soignent pas.
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