Cet article date de plus d'onze ans.

Menaces d'infarctus : changer la prise en charge

Chaque année en France 200.000 personnes présentent un syndrome de menace d'infarctus. Selon une étude qui vient d'être publiée, leur prise en charge n'est pas adéquate. Pire : elle pourrait être dangereuse. Peut-on se fier à cette étude qui préconise une petite révolution pour traiter les patients ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

C'est une étude tout à fait crédible. Publiée dans le
prestigieux New England Journal of Medecine , qui lui consacre même son édito,
elle a été menée sur 4.000 patients dans 19 pays européens. Elle a été réalisée
par une équipe française, dirigée par le Pr Gilles** Montalescot, cardiologue à
l'Institut de Cardiologie, situé à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, et
président du groupe Action-Cœur.

Différence entre infarctus et syndrome de menace d'infarctus

L'infarctus ou crise cardiaque concerne 120.000
personnes par an. C'est un caillot qui bloque la circulation sanguine dans une
artère du cœur. Une zone du cœur peut être endommagée et l'infarctus peut être
mortel.

La menace d'infarctus touche 200.000 personnes. Les signes
prémonitoires qui annoncent qu'un infarctus peut survenir dans les jours ou les
semaines suivantes sont des douleurs thoraciques principalement, et suffisamment
importantes pour appeler le Samu ou aller à l'hôpital.

La prise en charge

Depuis 15 ans, il  y a
des recommandations internationales pour traiter de la façon la plus efficace la
menace d'infarctus. Il faut donner des médicaments antiplaquettaires pour
fluidifier le sang et ce le plus vite possible, dès l'arrivée du patient à
l'hôpital. Ces médicaments évitent la formation de caillots sanguins et réduisent
les complications au moment où l'on va déboucher les artères du cœur.

Ne pas aller trop vite

Est-ce que traiter plus tard peut être meilleur ? interroge
le New England Journal of Medecine . La réponse est oui pour un tiers des
patients dans ce cas là. L'étude montre que ce médicament doit être donné non
pas en première intention à tout le monde, mais qu'il faut d'abord examiner
l'état des artères du cœur par une radiographie : la coronarographie. Si
cette imagerie montre que le patient doit faire un pontage, il ne faut pas lui
donner ce médicament qui fluidifie le sang. C'est même une contre indication.

Si le patient doit subir une angioplastie, c'est-à-dire si
on doit lui dilater l'artère du cœur qui est obstruée à l'aide d'un ballonnet,
ou si on doit lui poser un stent, là le médicament est indiqué. Ce qui
correspond aux deux tiers des cas.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.