Un nouvel examen pourrait prédire le risque d'infarctus
L'athérosclérose est une maladie inflammatoire chronique qui
se caractérise par des dépôts de lipides (graisses) sur la paroi des artères. Les
artères coronaires directement reliées au cœur et les carotides d'où partent
tous les vaisseaux qui irriguent notre cerveau, sont notamment touchées.
L'un des buts poursuivis par les cardiologues depuis plus
d'une décennie, c'est de pouvoir détecter facilement parmi toutes les plaques de
graisses, celles qui sont les plus fragiles. Il est très important de les
repérer, car lorsqu'elles se rompent, ces plaques forment un caillot. Un
caillot qui peut, par exemple, bloquer la circulation sanguine en direction du
cœur, et c'est l'infarctus ! S'il migre dans le cerveau c'est l'accident vasculaire
cérébral.
Une méthode non invasive
C'est ce que des cardiologues de l'université d'Édimbourg espèrent
obtenir. Ils s'appuient sur deux techniques d'imagerie classique :
Le scanner pour donner une image de la forme des artères,
L'imagerie médicale par émissions de positons, une méthode qui consiste à injecter un produit radioactif dans le sang, puis à repérer les
zones où il est allé se fixer.
Les cardiologues écossais ont découvert que cette imagerie
médicale est idéale pour repérer la présence de calcium à la surface des
plaques. Ce qui pourrait indiquer qu'elles sont fragiles et qu'elles risquent
de se rompre !
Pour repérer ce calcium, les chercheurs ont utilisé un
marqueur radioactif, le 18F
fluorure de sodium, utilisé en médecine depuis plus de 30 ans. C'est d'ailleurs
l'une des grandes forces de l'étude écossaise : elle s'appuie sur de
bonnes vieilles méthodes pour en proposer un nouvel usage.
Les premiers résultats
Les cardiologues ont évalué leur méthode auprès de 80
patients souffrant d'athérosclérose au niveau des artères coronaires. La moitié
de ces patients avaient souffert d'un infarctus une semaine plus tôt tandis
que l'autre moitié était dans un état stable.
Dans le premier groupe, celui avec infarctus, le marqueur
radioactif est allé se fixer directement et de façon significative sur les
plaques à l'origine de l'accident chez 37 des 40 patients. Autrement dit, la
méthode a désigné la plaque coupable dans 93 % des cas.
Dans l'autre groupe, celui où l'état de santé était stable,
le marqueur s'est concentré au niveau d'une ou plusieurs plaques chez 18 patients.
Or, un examen invasif classique, celui qui consiste à visualiser l'intérieur
des parois avec une sonde, a bien confirmé que ces patients étaient porteurs de
plaques à haut risque de rupture.
Un examen fiable ?
Cela n'est pas encore certain. On sait maintenant repérer le
calcium dans les plaques mais il reste une question centrale à élucider :
le calcium est-il vraiment un marqueur du risque de rupture ?
C'est là que
l'étude est incomplète car, sur ce point, on n'est sûr de rien. On ne sait pas
exactement quels sont les changements chimiques qui précèdent la rupture d'une
plaque. L'apparition du calcium joue-t-elle un rôle ? Peut-être, mais il va
falloir s'en assurer et alors seulement, cet examen pourra radicalement
modifier la prise en charge des patients.
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