Peut-on verrouiller la communication politique à l'heure de la "réactivité permanente" ?
Des couacs, des tweets ravageurs et du serrage de vis. Voilà les mots qu'on a pu lire dans la presse cette semaine. Le différend qui oppose Manuel Valls à Cécile Duflot s'est étalé au grand jour, le chef de l'Etat a voulu réagir et une note est arrivée dans les bureaux de ministres : à l'avenir, toute demande d'interview devra être soumise à Matignon.
"Les sollicitations sont permanentes"
Une tentative de verrouillage qui ne convainc pas Arnaud Mercier, professeur de sciences de l'information et de la communication à l'université de Metz : "orchestrer la communication des ministres, c'est déjà difficile. La verrouiller est impossible, car les sollicitations sont désormais permanentes de la part des chaînes d'information en continu, des sites Internet... Les ministres sont sans cesse mis à l'épreuve de la réactivité. Evidemment, le risque de dérapage est plus important. Mais s'il faut en référer à une sorte de général en chef, les ministres ne pourront plus répondre à temps aux sollicitations des journalistes."
37 ministres dans un gouvernement, c'est autant de ministres qui tentent d'exister médiatiquement : "Il leur faut trouver le bon dosage entre la valorisation de leur action et de leur personne et un minimum de solidarité gouvernementale", estime Arnaud Mercier.
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