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Comment faire fructifier un arbousier en Ile-de-France ?

Ce week-end, si le temps le permet, songez à tailler les buddleias, que l'on nomme parfois "arbres aux papillons", ainsi que les millepertuis. Toilettez vos "hellebores – roses de Noël". Débarrassez-vous bien des vieilles feuilles qui peuvent être atteintes de la maladie des tâches noires. Profitez de la saison hivernale pour retirer les "boules de gui" sur vos arbres d'ornement comme sur les arbres fruitiers.
Article rédigé par Claude Bureaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
  (©)

Arnaud se demande si on peut conserver des bulbes de
jacinthe (d'intérieur, en pot) pour les replanter. Si oui, comment ?

Il faut savoir que les jacinthes vendues, en hiver, en pot
chez le fleuriste ou dans les jardineries sont des plantes bulbeuses qui ont
été forcées par les horticulteurs, afin de fleurir hors saison en appartement.

Ces jacinthes dites "de Hollande" ont un gros
bulbe bien arrondi. On peut bien sûr les replanter au jardin, après leur
floraison dans la maison. Il faudra attendre le jaunissement et le flétrissement
complet des feuilles et replanter en période hors-gel. Je vous conseille de les
installer dans un lieu du jardin abrité et bien drainé.

Elles devraient refleurir au printemps de l'année prochaine,
donc en mars-avril 2015. Leur floraison printanière risque cependant d'être
moins belle, mais encore très acceptable pour le fleurissement du jardin. Un
dernier conseil : faites bien attention de ne pas planter vos jacinthes en
terre trop lourde afin d'éviter les pourritures.

 

Corinne a un arbre à kumquats. Pour la mauvaise saison et
comme l'an passé, elle a rentré son arbre à veillant à le placer dans un
endroit éclairé et en maintenant la terre légèrement humide. Cependant, et
malgré un nettoyage précis de toutes les feuilles avec de l'eau savonneuse
suivi d'un nettoyage de chacune d'entre elles avec de l'alcool à 70°C au coton
tige, il continue d'être envahi par des cochenilles et perd systématiquement
ses feuilles. Que faire ?

Les kumquats, comme tous les agrumes, sont souvent agressés
par des cochenilles de différentes espèces, des pucerons ou des acariens. Vous
avez pour combattre ces ravageurs, dans le commerce spécialisé, des
insecticides et des anti-cochenilles. Certains d'ailleurs peuvent être
recommandés en jardinage biologique comme les insecticides d'origine minérale
ou de pyrèthres naturels. Certains jardiniers préconisent aussi, pour combattre
les cochenilles, l'utilisation d'une macération de rhubarbe qu'ils réalisent à
l'aide du "vert de rhubarbe" sans les tiges.

Je ne peux que vous recommander de surveiller régulièrement
votre kumquat. Continuez à vous débarrasser manuellement des cochenilles à l'aide
d'alcool et de savon noir. Profitez de cette période de repos végétatif pour le
rempoter dans un mélange léger.

En cette saison, vous pouvez tailler légèrement votre
kumquat, afin de l'obliger à faire de nouvelles pousses. Au printemps, vous
devez lui apporter un engrais spécial agrumes et un éliciteur à base d'extraits
fermentés d'orties.

 

Yannick (à Roquefort-les-Pins dans les Alpes-Maritimes) a dans
sa haie de jardin un Teucrium Fruticans, qui semble avoir pris une maladie sur
le feuillage : de petites cloques noires, qui font noircir les feuilles,
ces dernières tombant au bout des tiges principalement. Or, aucune maladie, ni
parasite ne sont répertoriés pour cet arbuste méditerranéen. Il a pulvérisé du
soufre, mais le mal demeure.

Le teucrium fruticans, que les jardiniers appellent
germandrée arbustive, est un magnifique arbuste méditerranéen, considéré par
les botanistes comme une espèce protégée. Cette espèce résiste bien à la sécheresse et au vent (même marin). J'en
ai vu un en culture au jardin botanique exotique de Menton, en terre légère,
voire caillouteuse. Ses grandes fleurs bleu pâle sont du plus bel effet.

Je pense que votre teucrium peut souffrir d'un mauvais
drainage ou d'un excès d'humidité. Comme toutes les plantes de la famille des
labiées, les germandrées peuvent être agressées par de nombreux ravageurs :
l'anthracnose, la rouille, l'alternaria ou le mildiou. Un traitement préventif
en début de saison, avec de la bouillie bordelaise, pourra peut-être remédier à
votre problème.

Sachez aussi que cette plante peut attirer les chats par son
odeur et que l'urine des chats mâles est parfois redoutable pour le feuillage.

 

Aymar (à Gentilly) n'a pas la main verte. Est-il possible
pour un jardinier vraiment amateur de planter un arbousier en Île-de-France et
de le faire fructifier sous notre climat ?

N'oubliez pas que les qualités du jardinier sont patience,
curiosité et humilité. Avoir la main verte, c'est avant tout savoir ouvrir l'œil.
Il n'y a aucune magie : bien s'occuper de ses plantes, réussir boutures,
semis et culture. Même si quelques amis jardiniers (dans les sociétés d'horticulture)
cultivent cette légende. Planter à la bonne saison, étudier et respecter la
nature, posséder un peu de bon sens et avoir beaucoup d'amour pour les plantes,
le jardin et la nature en général, c'est avoir la main verte.

Les arbousiers, que les pépiniéristes appellent arbustus,
sont des arbustes originaires soit des régions méditerranéennes, soit du Mexique
ou d'Amérique du Sud. Toutes les espèces d'arbousiers affectionnent un climat
frais et humide, mais tolèrent la sécheresse estivale.

L'arbutus unedo est certainement le plus rustique sous le
ciel d'Île de France. Mais attention : il lui faut une situation bien
ensoleillée et un sol bien drainé. Il est facile de l'obtenir par semis, mais
il faut savoir que cet arbousier n'aime pas trop la transplantation.  Il vaut mieux planter des sujets jeunes, que
vous trouverez au printemps (en pot), dans les fêtes ou dans certaines
jardineries.

Et patience ! Son développement est relativement lent.
Après certaines années chaudes et ensoleillées, vous pourrez déguster ses
fruits "jaune-rouge", ridés, comestibles... mais un peu fades.

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