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Jardin. Remplacer les buis dévastés par la pyrale

Depuis dix ans, les chenilles de la pyrale du buis, papillon venu d’Asie, ravagent nos buis. Le point sur les alternatives végétales. 

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Topiaire d'if au Jardin d'Adoué, en Meurthe-et-Moselle.  (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

Des sous-bois de buis centenaires dévastés, des topiaires à l’état de squelettes… La chenille de la pyrale du buis s’est encore bien goinfrée cette année, un peu partout en France et en Belgique. Et vous êtes nombreux à renoncer au buis.

Aucun buis ne peut résister

Bien sûr, la lutte biologique peut continuer avec l’installation de pièges à phéromones qui attirent les papillons mâles et des pulvérisations régulières de bacille de Thuringe, mais la guerre est épuisante et, pour le moment, sans espoir, comme le constate le pépiniériste Laurent Chatelain : "Les chercheurs ont examiné 200 espèces et variétés de buis. Ils sont arrivés au constat que la pyrale mange toutes les variétés de buis, sans exception. On n'a pas trouvé un buis résistant sur lequel on aurait pu travailler la génétique. Du coup, on n'a pas le choix. Il faut faire une rupture sur les nouvelles plantations. Et surtout ne pas replanter de buis, car ce serait une grosse erreur". 

À chaque situation, une solution

Il existe des alternatives, des arbustes qui vont imiter le buis par leur forme ou leur couleur. Les choix seront différents en fonction du climat de votre région, d’une culture au jardin ou en pot et, surtout, de ce que vous souhaitez obtenir : des haies moyennes, des haies hautes, des topiaires ou des mini bordures.

Dans le Sud, vous pouvez compter sur le pittosporum. Partout ailleurs, l’if (Taxus) et l’osmanthe (Osmanthus) sont bien adaptés au travail sur des gros volumes. Le houx crénelé (Ilex crenata) est parfait pour les pots, car il supporte très bien la chaleur.

Autre arbuste de remplacement recommandé par Laurent Chatelain, le chèvrefeuille à feuilles de buis (Lonicera nitida) : "On peut travailler les Lonicera nitida ‘Tiny Tips’ ou ‘Scoop’, des sélections anglaises. Le Lonicera, on le connait. Généralement, on en fait des haies moyennes, jusqu’à 1,50 m / 2 m. Là, ces variétés vont nous permettre de faire des petites haies, des petites boules. Il y en a, par exemple, au Jardin botanique de Nantes, ça marche très bien, c’est une bonne solution".

Le pittosporum, une alternative au buis bien adaptée pour des plantations au sud de la France. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

Thym, fusain et arbustes fruitiers à la rescousse

Si on peut renoncer au buis chez soi, l’enjeu est complètement différent pour nos jardins historiques. Vaux-le-Vicomte arrachera ses buis cet hiver. À Chambord, c’est déjà fait, et on a bien cassé les codes. Les broderies de buis ont été remplacées par du thym (Thymus vulgaris) et des arbres fruitiers ont été travaillés en pyramide. On a également planté 22 000 fusains à petites feuilles (Euonymus microphyllus), faciles à tailler deux fois par an, comme le buis. Ces arbustes n’ont pas la longévité du buis mais ce sont des alternatives intéressantes en attendant LE remède contre la pyrale.   

Merci à Laurent Chatelain, producteur d’arbustes et d’arbustes fruitiers au Thillay, dans le Val-d’Oise. 

Sur l’agenda ce dimanche

Passiflore, foire aux plantes, à Vertheuil-en-Médoc (Gironde). Thème de l’édition "Plantes et symboles" (lys royal, trèfle irlandais et chou de Bruxelles !).

Portes ouvertes à la pépinière Sous un arbre perché, à Guerlesquin (Finistère). Pour faire le plein de plantes vivaces pour l’ombre et d’hortensias à bonnet de dentelle (Hydrangea serrata) dont la pépinière abrite la collection nationale.

L'automne à l'arboretum de la Sédelle dans la Creuse. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

Journées des plantes d’automne, à l’arboretum de la Sédelle, à Crozant (Creuse). Une fête de très grande qualité et un arboretum sublime. Installé dans un vallon qui descend jusqu’à la rivière Sédelle, il accueille des collections d’érables, de cornouillers, de chênes. Prévoir deux heures de balade environ. 

5 jardins du Perche sont ouverts à la visite cet après-midi : l’arboretum de Boiscordes à Rémalard, les Jardins du Montperthuis à Chemilli, le Jardin de Coudray à La Lande-sur-Eure, le Jardin d’Odile à Saint-Cosme en Vairais et le Jardin Perché à Bellou-le-Trichard. Dans ce dernier jardin, à 15 h, un grand châtaignier (8,30 m de circonférence) recevra son diplôme « Arbre remarquable de France ». 

Fête des plantes, à Mennetou-sur-Cher (Loir-et-Cher). Une petite fête bien sympa dans les rues de la cité médiévale.  

Des feuilles à dévorer

C’est le plus long toit vert du monde : 2,3 km de long, divisé en trois parties. Il s’agit de la réhabilitation d’une voie de chemin de fer, construite en 1930 à 10 m du sol et exploitée pendant une cinquantaine d’années. La High Line a été plantée de graminées, d’arbustes, de bulbes et de vivaces qui, parfois, ont trouvé place entre les anciens rails conservés. C’est une des balades préférées des New Yorkais et un vrai modèle de nature urbaine.

"Les jardins de la High Line à New York", de  Piet Oudolf (paysagiste qui a piloté les plantations de la High Line) et Rick Darke (photographe sur la High Line depuis 2002). Éd. Ulmer, 320 pages, 250 photos, 39,90 €. 

 

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