Le jeu vidéo "Ghost Recon Wildlands" provoque un incident diplomatique entre la France et la Bolivie
Les autorités boliviennes estiment que le titre de la société française Ubisoft, qui sort le 7 mars, présente le pays comme étant sous l'emprise du narcotrafic.
Ghost Recon Wildlands va-t-il faire des dégâts entre la France et la Bolivie ? L'ambassadeur de France a été convoqué par les ministres boliviens des Affaires étrangères et de l'Intérieur, mercredi 1er mars. Ces derniers lui ont remis une lettre, destinée à l'éditeur français de jeu vidéo, Ubisoft.
"La Bolivie représentée dans Ghost Recon Wildlands est sous la férule d'un gouvernement corrompu qui a recruté les forces de l'Unidad pour contrôler la population et mater tout signe de révolte", explique en effet Ubisoft sur le site web consacré à son nouveau jeu.
"Un pays de narcos"
Le chef de la diplomatie bolivienne s'est plaint, dans un communiqué, que le jeu d'action présente son pays "comme un pays de narcos". Son collègue de l'Intérieur a lancé une mise en garde : les autorités boliviennes se réservent "le droit de faire usage de toutes les actions légales" contre le jeu, qui doit sortir mardi 7 mars.
"Une œuvre de fiction à l’instar d’un film ou d’une série télévisée", assure Ubisoft
"Il serait paradoxal qu'une entreprise française remette précisément en cause notre action en matière de lutte contre le narcotrafic, en sachant que c'est justement avec la technologie française que nous combattons le trafic de drogue", a fait valoir le ministre de l'Intérieur. Il a rappelé que les forces armées boliviennes avaient acheté six hélicoptères Super Puma, ainsi qu'un système radar, en 2014 et 2015.
"Ghost Recon Wildlands est une œuvre de fiction à l’instar d’un film ou d’une série télévisée, a réagi Ubisoft dans un communiqué. Comme dans tous les jeux de la franchise Tom Clancy, l’action se déroule à notre époque et s’inspire de la réalité. Mais les personnages, les lieux et l’histoire sont fictifs et uniquement créés dans le but de divertir. La Bolivie a été choisie comme terrain de jeu car elle possède de magnifiques paysages et une culture extrêmement riche."
La Bolivie est, selon l'ONU, le troisième producteur mondial de feuilles de coca, après la Colombie et le Pérou. L'incident survient deux jours après l'approbation par le Parlement bolivien d'une loi augmentant la surface consacrée à la culture légale de la feuille de coca, produit de base de la cocaïne, de 12 000 à 22 000 hectares. Une mesure critiquée par l'opposition comme une légalisation de champs alimentant la production de drogue.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.