Jeux vidéo. "Okami" ou l'aventure dont vous êtes le pinceau

Imaginez un jeu vidéo dont les décors seraient entièrement façonnés comme des gravures traditionnelles japonaises, des estampes ukiyo-e qui ont inspiré de grands graveurs français comme Gustave Doré jusqu’aux impressionnistes du XIXe siècle. Ces "images du monde flottant" suivant la traduction, servent de toile de fond au jeu Okami édité en 2006 et qui revient ces jours-ci en version remasterisée à jouer sur consoles et PC.

Une restauration en haute définition de toute beauté

Une restauration jusqu’au format 4K, qui déploie l’art nippon de la peinture à l'encre, avec la particularité de le rendre interactif. Au milieu de ces toiles du Japon ancestral, les références à la mythologie shintoïste sont d’ailleurs légion dans Okami. On y interprète la déesse du soleil Shinto qui, prenant l’apparence d’une louve blanche, tente de sauver la terre dans un voyage aux multiples rebondissements.

Sans oublier une bande-son de toute beauté. Okami, un monde pictural à sauver dans une exploration inspirée par la saga Zelda. Chaque nouveau paysage provoque l’émerveillement, les combats contre des créatures mi-démons mi-animaux déclenchent le dépaysement. Et puisque c’est tout un art de dessiner et de voir qui prend vie dans ce feu d’artifice de couleurs, joueuses et joueurs sont invités à prendre le pinceau pour peindre à leur tour lors de séquences lorgnant vers la calligraphie.

Cette plume céleste permet de dessiner des formes qui prennent vie à l’écran

La belle balade est aussi un brin bavarde mais non dénuée d’humour. Okami est ce qu’on appelle un succès critique mais sans pour autant atteindre des ventes dignes d’un FIFA ou d'un Call of Duty. Plus de 10 ans après sa première sortie, cette version HD à la fois splendide et pantouflarde n'atteindra sans doute pas cette bonne fortune et pourtant, le jeu allie toujours le conte initiatique intemporel et l’ambition esthétique. Difficile même en 2018 de décrocher de cette aventure dont vous êtes le pinceau.