Zelda au cinéma : "Il y a tout à y gagner", d'après un spécialiste de la pop culture japonaise

150 millions d'exemplaires vendus en près de 40 ans : plus qu'une saga, le jeu vidéo Zelda est un véritable phénomène de société. Un succès intergénérationnel que Nintendo a annoncé, mardi 7 novembre, vouloir adapter au cinéma. Une adaptation tardive expliquée par plusieurs facteurs d'après Mathieu Pinon, spécialiste des questions relatives à la pop culture japonaise. "Grâce à l'évolution des technologies, avec les images de synthèses, on peut voir depuis quelques années que les adaptations de jeux vidéo sont assez lucratives. Il y a eu Sonic, Tomb Raider, Gran Turismo et Detective Pikachu, que personne n'attendait au tournant et qui a été un véritable succès critique et commercial", assure-t-il, sur franceinfo.

Le deuxième facteur c'est que Nintendo a appris de ses erreurs. Il y a eu une série animée Zelda en 1989 et un premier film Mario en 1993, avec Bob Hoskins dans le rôle du célèbre plombier, qui ont laissé de très mauvais souvenirs. "En 2023, le film Mario a rapporté plus d'un milliard de dollars donc c'est intéressant pour tout le monde, pour Nintendo et pour la production. Il y a tout à y gagner !", assure Mathieu Pinon. L'aspect intergénérationnel de la saga représente aussi un atout : "Les premiers jeux datent de 1986. Les parents qui y ont joué à l'époque jouent aujourd'hui à la dernière version avec leurs enfants et par conséquent vont pouvoir aller le voir avec eux."

Trouver un comédien qui incarne Link 

Le spécialiste de la pop culture soulève toutefois une interrogation. L'adaptation est prévue en "film live", c’est-à-dire avec une prise de vue réelle et de vrais acteurs plutôt qu'en dessin animé. Une prise de risque supplémentaire d'après Mathieu Pinon : "Il va falloir trouver le comédien qui incarne Link et qui saura satisfaire tous les fans. Pour le grand méchant Ganondorf, il va falloir utiliser des prothèses et avoir un résultat qui n'est pas ridicule." 

Une série aurait aussi pu être envisagée, en raison de la structure épisodique du jeu vidéo. "Pour un film en deux heures, le scénario va forcément être réduit par rapport aux centaines d'heures qu'on peut passer sur le jeu", prévient Mathieu Pinon. Ce qui rassure le spécialiste, c'est que le concepteur du jeu vidéo Shigeru Miyamoto devrait superviser le projet. Et il l'assure : il sera "intraitable, ce qui est gage de qualité."