Cet article date de plus de douze ans.

La voiture verte

Cette année, c’est sûr, on va rouler sous le signe de la voiture verte. Toutes les communications marketing des constructeurs vont dans le sens de la voiture verte et vertueuse. La puissance, la vitesse, le luxe même, c’est passé de mode.
Article rédigé par Denis Astagneau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Désormais, il faut rouler propre. Fort bien, mais quel rapport entre une
Porsche Panamera hybride de 110.000 € et 169 g de CO2 et une Renault Zoé tout
électrique de 15.000 € et 0 g de CO2 ?

Peu importe, cette année, une déferlante d’hybrides arrivent
sur le marché. La Toyota Prius rechargeable, vous pouvez dire "plug in" si vous
voulez paraître branché, dont l’autonomie en tout électrique va passer à 25 km.
La Volvo V60 annonce 50 km de rayon d’action avec ses seules batteries.
La
Chevrolet Volt déclinée en Opel Ampera utilise un petit groupe électrogène pour
recharger les batteries après 80 km. Résultat 27 g de CO2 au km.

Quant aux français de PSA-Peugeot-Citroën, ils continuent
sur l’hybride-diesel. Après la 3008 et la C5, c’est au tour de la 508 cette
année.

L’autre constructeur tricolore, Renault persiste et signe
dans le tout électrique. Le Kangoo Zéro Emission est déjà un succès puisque les
sociétés publiques en ont acheté plus de 12.000 d’un coup en France. La Fluence
ZE fait un flop même si nombreux sont ceux qui demandent à l’essayer dans les
concessions Renault.

D’ailleurs, si on lit de près le rapport très complet établi
par l’observatoire Cetelem sur la voiture électrique et les Européens, on se
rend compte que le courant passe. Que 71% des personnes interrogées sont intéressées
par le véhicule électrique, que 57% seraient même prêt à en acheter un mais à
condition de ne pas le payer plus cher. Et qu’il ait au moins 250 km
d’autonomie. Ce qui est assez loin des réalités actuelles.

Quant aux émissions de CO2 produites par les centrales
thermiques qui génèrent de l’électricité, on peut certes les prendre en compte.
Mais le plus important, c’est qu’une voiture électrique n’émet aucun polluant
comme les particules fines ou les oxyde d’azote là où elle passe. Or c’est
justement ce que prennent en compte les Américains, les Allemands et les
Japonais. Autrement dit les pays des principaux constructeurs automobiles dans
le monde. Cherchez l’erreur.

Enfin, coté portefeuille, sachez qu’il est encore possible
de trouver du carburant à moins de 1 € le litre. Du GPL bien sûr, il est à 80
centimes. Mais aussi le bon vieux bioéthanol, le carburant vert issu de
l’agriculture. Le Super E85 est toujours dans certaines stations service. Mais
pour cela il faut avoir une voiture flexfuel, qui s’adapte au carburant.
Avantage, elle est sans malus jusqu’à 250 g de CO2 rejeté. Au fait, où est la
cohérence de la politique énergétique dans cette histoire ?

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