L’Auto : la route, première cause d’accident mortel au travail.
La somnolence et le téléphone au volant sont -loin devant la vitesse excessive-, les facteurs principaux d’accidents mortels sur la route dans le cadre des accidents du travail.
La somnolence et le téléphone au volant les causes majeures d’accidents mortels sur la route dans le cadre des accidents du travail.
C’est le constat émanant du dernier baromètre sur l’évolution du comportement des conducteurs publié par la Prévention Routière et l’AFSA (l’Association Française des Sociétés d’Autoroutes).
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la majorité des accidents mortels au travail ne se produit dans l’entreprise, à l’usine ou sur un chantier, non, mais bel et bien au volant.
C’est un constat et par conséquent une réalité, l’utilisation d’une automobile dans le cadre d’un trajet domicile-travail ou d’un déplacement professionnel demeure en France la première cause d’accident mortel au travail.
Des opérations de sensibilisation et un baromètre
Fort de ces chiffres préoccupants, deux associations, la Prévention Routière et l’ASFA, l’Association des Sociétés Françaises d’Autoroutes, ont décidé de mettre en place des opérations de sensibilisation aux risques routiers au sein même des entreprises.
Qui plus est, toutes deux ont décidé d’établir un baromètre afin de jauger l’évolution des comportements à risques des conducteurs lors des trajets domicile-travail et des déplacements professionnels sur autoroute.
Etudier les comportements et établir une hiérarchie des facteurs accidentogènes
Premier facteur d’accident, la somnolence
Si 5 ans après l’établissement du premier baromètre, la Prévention Routière et l’AFSA peuvent relever des progrès dans le comportement des automobilistes, ceci en raison essentiellement de l’influence des actions de prévention routière en entreprise, mais aussi des nouvelles mesures législatives, des comportements à risque perdurent à commencer par le facteur somnolence.
Comme en 2013, 62% des personnes interrogées reconnaissent ainsi devoir lutter contre le sommeil lors d’un trajet professionnel longue distance sur autoroute. Si les trajets domicile/travail sont à priori moins propices à la somnolence, il est quand même inquiétant de constater que 42% des conducteurs interrogés ont été récemment confrontés à cette situation alors qu’ils n’étaient que 37% en 2013.
Par ailleurs 12% d’entre eux (contre 15% en 2013 il est vrai) avouent avoir vécu un bref assoupissement ayant entrainé un accident, un incident ou un sentiment de danger immédiat. Dernier chiffre alarmant, 28% des automobilistes reconnaissent conduire avec une dette de sommeil sur leur trajet domicile/travail.
Autre facteur non négligeable, le téléphone au volant
Tous les conducteurs, à hauteur de 97%, disposent aujourd’hui d’un Smartphone. Ils n’étaient que 2/3 à en être équipés en 2013. Si l’usage du téléphone au volant semble avoir diminué en 5 ans, passant de 80% en 2013 à 68% aujourd’hui, en revanche il a significativement évolué sur les trajets domicile/travail, passant de 61% en 2013 à 71%.
Plus alarmant, et alors que la conduite nécessite toute l’attention des conducteurs, de nouveaux usages à risques ont pour leur part considérablement évolué. Parmi eux la lecture et l’envoi de SMS, quand il ne s’agit pas de la gestion des mails…
Des pratiques légèrement réfrénées par l’amende de 135€ et le retrait de 3 points en cas d’usage du téléphone tenu en main ou bien relayé à une oreillette.
Notons au passage que dès 2019, tout conducteur sanctionné pour avoir commis une infraction alors qu’il utilisait son téléphone en conduisant verra son permis suspendu.
Côté vitesse, les transgressions persistent
Les trois-quarts des conducteurs interrogés considèrent que la limitation de vitesse à 130 km/h sur autoroute est raisonnable. Qui plus est le pourcentage de ceux qui déclarent dépasser les 130 km/h, dans le cadre de déplacements de longue distance est passé de 60% en 2013 à 38% en 2017. Une diminution qui est à relier à la loi du 16 novembre 2016 mettant en cause la responsabilité pénale des employeurs en cas d’infractions routières des salariés relevées notamment par les radars.
En revanche pour les trajets domicile-travail il s’avère là que la tendance s’est inversée avec 45% des conducteurs (contre 40% en 2013) qui reconnaissent rouler au-delà des vitesses limites sur autoroute.
En conclusion, si ce second baromètre ASFA/Prévention Routière permet de mettre en évidence une évolution positive des comportements à risque dans le cadre des trajets domicile-travail ou bien des déplacements professionnels sur autoroute, il reste que l’usage du téléphone portable au volant mais aussi des envies de somnolence demeurent, en marge d’une vitesse parfois trop élevée, des facteurs préoccupants.
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