Vice caché : quand les constructeurs s'entêtent à nier...

Assumer ses responsabilités, face à un vice caché, pour un constructeur, cela veut dire : étendre sa garantie, y compris lorsque la garantie contractuelle est finie.
Donc : prendre en charge les réparations.
Et c'est normal : vous – le client – n'avez pas à supporter les conséquences d'un défaut de conception, ni d'un défaut de fabrication.
Mais, parfois, les constructeurs vont chercher des arguments douteux, pour ne pas payer.
Le cas de Gilles. il possède une Audi A4 diesel, de 2011. A 110 000 km : casse du moteur. D'un coup.

Une panne anormale, évidemment. Mais...

Une panne anormale. Et donc une panne qui devrait être prise en charge par Audi.
Car elle a toutes les caractéristiques du "vice caché" : c'est une défaillance qui n'est absolument pas due à une erreur d'utilisation – de conduite ; ni à un manque d'entretien.
Non : c'est une casse accidentelle. Et, ici, la réparation coûte 16.000 € !
Mais Audi oppose toute une série d'arguments à Gilles. Malgré le fait que :

• l'entretien est impeccable.
• les analyses d'huile et d'essence (demandées par Audi) n'ont rien donné.
• il n'y a pas eu de montage d'une puce électronique – pour doper les performances (c'est Audi qui le reconnaît)
  Côté client, tout est parfait !

Des arguments particulièrement alambiqués

Mais le service après-vente d'Audi indique que cette casse du moteur "peut avoir plusieurs origines, qui restent indéterminées (intrusion de liquide, puissance modifiée, utilisation d'additifs) ".
Et que, du coup : "en l'absence de l'origine précise, il ne peut pas établir que la panne est inhérente au produit ".
Au contraire !
Gérard Defrance, juriste spécialisé dans les conflits liés à l'automobile, confirme que, lorsque survient une panne anormale, si le constructeur veut se
dédouaner, il doit apporter plus que des suppositions : des preuves
concrètes que la panne est due à l'automobiliste.

Malgré une expertise, Audi refuse toujours la prise en charge

Refus maintenu. Pourquoi ? Parce qu'Audi prétend que la casse du piston est la conséquence de la casse moteur ; et pas sa cause.
Or, en l'absence de cette preuve, le constructeur DOIT payer !
Et là, avec maintenant 7 mois d'immobilisation, si l'affaire passait devant un tribunal, il y aurait d'énormes dommages et intérêts à verser.

En Bref...

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